Le chien de la casse à dreads blondes s’est jeté dès son arrivé sur la petite qui dansait seule devant la scène, la hipsterette à larges culs de bouteille assise en retrait écrivait dans son petit calepin comme il se doit, mais moi aussi alors on ne juge pas s’il vous plaît, le fou sur la piste dialoguait avec lui-même. Où est-on ? À la Pleine Lune. Qui va-t-on voir un dimanche soir ? Neil Conti & The Lazy Sundaze. Que peut-on dire ? C’est du jazz, de la soul et du funk, c’est du funk qui jazzotte avec un supplément d’âme, comme dirait l’autre carotte, le tout teinté d’une miryitude d’autres influences, pensez hip-hop, disco, samba et plus.
Les musiciens sont tous impeccables. Un saxophoniste à l’alto, un trompettiste, un claviériste, un percussionniste aux congas, un autre aux bongos, timbales, tambourins, maracas, bref vous voyez, tout le reste quoi, un guitariste, un bassiste, un DJ, et ? et ? et ? Ben, Neil Conti, sur sa batterie. Badaboum tsssh ! Kss-kss-pam ! pam ! Bliboum~bidabi~doum!doum! Da-bam ! Ah, voyez comme je fais vivre la batterie par les touches de mon clavier. Neil Conti comme si vous y étiez. Encore, vous dites ? Okay. Poum-kss-poum-kss-poum-kss tak ! tak !! Poum-kss-poum tak !! tak !!! Bidi~boum-bidi~bam blou~boudou~bidouboudiboudaaa sprishhhhhhhhh……. Fait monter la sauce où il faut, calme le jeu quand il faut, en constante écoute et lâchage, chef d’orchestre et homme orchestre de percussions à la fois, il est fort le bonhomme. Au cours de la soirée d’autres musiciennes·s sont montées·s sur scène, deux autres saxophonistes en fait, pour les instrumentistes, je ne sais pas s’il sont dans le groupe ou pas. Vous avez remarqué ? Pour l’instant tout ça c’est rien que des porteurs de testicules. Heureusement, c’était pas le cas pour les voix. D’abord une chanteuse soul a atomisé la salle en deux fois deux minutes d’impro, c’était le choc, elle envoyait la batavia (végétarisme oblige), je suis infiniment triste de ne pas connaître son nom, puis une… improvisatrice slameuse ? Disons ça comme ça, est montée sur scène elle aussi. Un poil alcoolisée mais si ce n’était pas génial, ce n’était pas mauvais, d’autant qu’elle a choisi le moment le plus hip-hoppotisant du set pour s’emparer du micro libre. Elle j’ai son nom, mais je ne vous le donnerai pas. Niveau noms je suis désolé, je n’arrive pas à les trouver, j’avais noté les prénoms de quasi tous les musiciens mais pas leurs noms. Par exemple le trompettiste je sais qu’il s’appelle Olivier. Et démerdez-vous avec ça.
Le trompettiste, d’ailleurs, cet énigmatique Olivier dont on ne connait que le prénom et qui joue d’une seule joue (hein, j’ai dit ça moi ? Vous lui direz pas, vous serez gentils·les), il a la place centrale. Pas parce que c’est traditionnellement la place de la trompette, mais parce qu’il la mérite. Il a bien de la chance qu’on sache pas qu’il s’appelle Dullion, le Conti, parce que le groupe pourrait vite devenir Neil Conti, Olivier Dullion & The Lazy Sundaze. Les unissons trompette-sax, c’est toujours aussi efficace, les unissons trompette-guitare ne voulaient décidément pas sortir ce jour-là, pas une seule fois. Ça les faisait marrer, sachant que la session avait été enregistrée, moi j’aurais pas ri. Que dire d’autre vite-fait avant de vous saouler ? Le DJ balance des samples hyper connus à des moments stratégiquement clichés, mais c’est d’autant cliché que c’est efficace. Pour ses parties scratchs, rien à dire, il vient s’intégrer parfaitement à la section rythmique, et ses solos sont les bienvenus, d’autant que quelques parties du set un peu hip-hop lui offrent une belle place au premier plan. Chacun, d’ailleurs, y est allé de son petit solo, sauf le bassiste me semble-t-il, qui jouait pour la seconde fois seulement avec Mr Conti si j’ai bien pigé, mais peut-être ai-je les esgourdes faisandées par ce marathon trois soirs, trois concerts (cinq en vrai). Quoi d’autre ? Rien, allez les voir, ils jouent tous les dimanches soir de 18h à 22h avec seulement trente minutes de pause au milieu. Vous pouvez boire et manger sur place, y a de l’ambiance, les couches sociales s’y mélangent, on rencontre des gens pour la première fois et d’autres qu’on connaît déjà.
Sinon, cette semaine à l’université Paul-Valéry, c’est la semaine Paul et Valérie, leur semaine des droits des femmes. Ça commence aujourd’hui, à 18h à la salle Crampoux par une conférence sur l’histoire du féminisme ! Heureusement que Solidaires étudiant.e.s 34, est là pour faire la com et les rectificatifs autour de cette série d’évènements pour ceux qui n’ont pas Fècesbook, parce qu’avec toutes les manifs, les blocages, et les neiges, et les trucs que j’oublie, c’est vraiment le merdier, le programme change tous les jours. On regrette juste que le programme ne soit pas sur leur blog, pour ne pas être obligées·s de passer par Twitter non plus. Pour la suite du programme, si tout se passe bien, c’est toujours à la salle Crampoux. Mais je crois que j’ai pas assez dit programme. Programme :
Mardi 13 mars
- 12h-14h – Atelier : le consentement, auto défense et déconstruction
- 15h – Atelier : contre les injonctions sexuelles faites aux femmes
- 18h – Conférence : les violences gynécologiques
Mercredi 14 mars
- 14h – Conférence : violences sexistes et sexuelles au travail
- 18h – Conférence : les discriminations salariales
Jeudi 15 mars
- Y a pas, y a mouvements sociaux, mais rien ne vous empêche de discuter droits des femmes en tenant une banderole.
Vendredi 16 mars
- 18h – Conférence : InterseXions : langage et construction du genre
(+1 pour le thème, -1 pour le jeu de mot, on ira donc écouter ça en partant d’un préjugé neutre)
Voilà pour aujourd’hui. Bisettes à tous et à toutes, et à demain.