Enfant, on est heureux·se pour rien ; adulte, on cherche des occasions de l’être. Paf. Aphorisme. J’aime pas trop les aphorismes. Ou alors juste pour les détourner. Disons qu’un aphorisme énoncé comme s’il résumait au poil une situation m’est toujours suspect. L’intérêt que je trouve à ces grandes phrases, c’est justement de pouvoir leur opposer toute une série de situations dans lesquelles elles deviennent fausses ou absurdes. Après tout, il faut bien qu’un cliché soit posé pour pouvoir le dézinguer. Il me semble que, de toute façon, on ne peut rien décrire dans sa complexité, sans partir au préalable d’une proposition sinon fausse, du moins caricaturale. Alors les aphorismes, je veux bien me les bouffer comme ça. Comme points de départ d’une réflexion. Pas comme des aides à consolider ce qu’on pensait déjà, à ré-affermir nos intuitions, des sentences qui te renvoient illico le bon sens bien sec dans la gueule et ne te laissent pas faire le pas de côté nécessaire à une plus riche observation de la scène.
Donc, si vous aviez trouvé que, oui, c’est très vrai, enfant, on est heureux·se pour rien ; adulte, on cherche des occasions de l’être, je vous invite à y réfléchir encore un peu. Vous remarquerez au passage que l’écriture inclusive, ça fait pas très aphorisme. L’écriture inclusive, j’en ai encore jamais parlé, même si j’expérimente sur le blog. Ça viendra un jour. Je n’ai aucune conviction en la matière, même si j’ai l’envie, entre autres, de lutter contre la surabondance du masculin dans mes propres textes, et de m’assurer que quand je représente un groupe ou fait mine de m’adresser à tout le monde, la lectrice ou le lecteur ne puisse pas faire autrement que de s’imaginer une foule mixte. D’autant que sur ce blog, vous l’avez remarqué, ne niez pas, je m’adresse souvent directement à vous. Des fois c’est vous, lecteurs, lectrices, des fois c’est vous, lecteur, lectrice, puisque je vous vouvoie (on s’était mis d’accord au cours des premières semaines du blog, je sais pas si vous vous souvenez). Dans le second cas, si je veux m’adresser à vous, là, seul·e derrière votre ordinateur, l’écriture inclusive est bien pratique.
Bon on a sauté du coq à l’âne. Pour en revenir aux aphorismes mais ne pas nous éloigner trop des animaux (et puisque je n’ai toujours pas de photos de nos reporters et que les pavés de textes, vous n’aimez pas ça et je vous comprends), nous finirons avec une petite fournée de proverbes non pas sur les animaux, comme la peau de l’ours qu’il faut tuer dans l’œuf ou les larmes du crocodile dévorant la blanche colombe, mais des animaux eux-mêmes.
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SENTENCES, MAXIMES, PROVERBES, DICTONS, ADAGES & PENSÉES
DES
ANIMAUX
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« Qui attend de pondre et a la colique s’abstient de voler. »
Dicton Aviaire
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« Dieu doit être cruel, qui nous a fait l’odorat à l’image du Sien et nous a laissés vivre aux pieds de l’Homme. »
Lamentation Chienne
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« Nous n’oublierons jamais le grand génocide ! Les interminables années au cours desquelles les Humains nous ont massacrés pour avoir voulu manger la même nourriture qu’eux. »
Extrait du Pacte des Loups
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« Qui marche sur sa trompe s’en souviendra longtemps. »
Sentence Éléphant.
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« Aimer, c’est souffrir. »
Proverbe Hérisson
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« Faites-lui surtout du riz et des pâtes. En dessert : des bananes. Évitez autant que possible les laitages. »
Extrait des Conseils aux jeunes mères Kangourous
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« Il n’est pas de taux de plomb dans le sang qui puisse être considéré comme non-nocif. »
Science Lapine
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« Ils ont peur des « noirs », ils ont peur des « jaunes », on n’est pas sorties du sac… »
Extrait des Carnets de voyage d’une Guêpe en Occident.
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