Les associations ne vont pas bien. Je ne parle pas des énormes associations dont vous entendez causer à la télé. Je parle des associations dans lesquelles vous seriez plutôt bénévoles ou salariés·es au niveau de votre ville. Les associations à portée sociale, surtout. Pourquoi ? Parce qu’elles sont de moins en moins subventionnées, déjà, et ça tout le monde le sait. Et alors ? Elles peuvent pas se débrouiller toutes seules comme tout le monde ? Et ben non patate. Étrangement, les gens qui s’associent pour aider les personnes en difficulté sans intention de faire du profit ne sont pas les cadors de la demande de subvention ou du partenariat économique. Ils passent déjà pas mal de temps à se demander comment être efficaces dans le domaine et pour le but qu’ils se sont fixés. Quand on propose à des personnes dans une situation physique ou morale fragile de les aider, on ne peut pas se permettre de faire n’importe quoi. S’assurer que l’assistance apportée soit bénéfique, savoir éviter les effets pervers ou contre productifs d’une quelconque pratique, ça bouffe du temps et de l’énergie. Alors comme les mairies se désengagent, et que le mécénat se fait plutôt rare…
Mais les associations crèvent aussi de n’avoir personne pour les administrer, pour les faire fonctionner. Rien qu’à Montpellier et dans mon entourage proche, j’ai vu deux associations dissoutes en trois mois pour ces raisons, deux autres encore dans un cercle plus éloignée. Dans les associations d’aide à la personne, ou d’accompagnement physique ou psychologique, des bénévoles pour être au contact des personnes en demande, il y en a. Pour tenir les comptes, gérer la coordination ou l’organisation d’évènements, il y en a beaucoup moins. Moi-même, un tout petit peu impliqué dans le fonctionnement d’une association, je me suis bien gardé de lever la main à l’A.G. d’une autre association, ce matin, pour prendre un quelconque rôle au bureau. On ne peut pas faire du bon travail en étant partout à la fois. En tout cas, moi je ne peux pas. Mais c’est râlant. C’est trop moche que des associations dont on voit les effets bénéfiques sur les gens au quotidien s’arrêtent parce que la personne qui la faisait tourner seule à bout de bras depuis des dizaines d’années se fait trop vieille, ou encore parce que les responsabilités sont trop dures à gérer pour une seule personne, mais auraient été plus que supportables si seulement deux autres associés·es en avaient assumées quelques unes.
Bon enfin, je vous dis ça parce que ce matin, justement, nous avons constaté que certaines antennes de notre association avaient fermé ailleurs en France, pour des raisons analogues, et ça me rend trop triste. Parce que je suis sûr qu’il suffisait de pas grand chose, de vraiment pas grand monde, pour qu’une ou deux personnes seules ne jettent pas l’éponge sous la charge de travail, et parce que la perte pour tous est immense. Alors, si vous avez du temps et de l’énergie à consacrer à une éventuelle cause qui vous paraîtrait valoir le coup, pensez à vous renseigner sur les groupes de gens qui, pas loin de chez vous, essaient de s’unir pour améliorer un peu le quotidien de tous.