Tant de livres, si peu de cartons…
Je me demande si je ne vais pas devoir en revendre, des livres. D’ailleurs je suis ruiné. Je fais l’innocent, mais je sais qu’il me faut en revendre, pour la place et pour l’argent. Mais c’est trop dur. Jamais je ne pourrai me séparer des bouquins de Cavanna, de DDT ou de Berroyer. Ce n’est même pas la peine d’y penser. C’est ma sainte trinité des écriveurs à moi. Quant à mon rayon littérature anglophone, pfff… il doit bien y en avoir un ou deux dont je me consolerai d’avoir dû me séparer, mais qui m’achèterait ça ici ? Ce ne sont pas des ouvrages au programme des fac d’anglais. Bon, en tout cas personne ne touchera à mon rayon poésie. Hugo, d’Aubigné, Verlaine… Non ! Je les aime trop. Si je les connaissais par cœur, encore, ça irait. Mais j’ai vraiment une trop mauvaise mémoire, impossible d’apprendre des poèmes, même des courts. Même les miens. Bon okay, Mallarmé, Apollinaire et Rimbaud me font super chier, je peux les revendre avec les recueils nuls, dont celui réalisé par Pompidou. Oui, oui. Ce Pompidou-là, Georges. Président de la République. Il a élaboré une anthologie de la poésie française. Enfin, une anthologie pompeuse de la poésie française chiante. On n’a clairement pas les même goûts. C’est sans doute pourquoi je ne suis pas président de la république aujourd’hui. Je me demande bien ce que Macron lit —s’il en lit— en poésie. Je ne sais pas s’il existe une édition d’Options, futures et autres actifs dérivés en alexandrins. Bon je me perds. Dans tous les cas, si j’arrive à tirer 10€ de l’ensemble Malarmé-Apollinaire-Rimbaud-recueils divers, ce sera le bout du monde. La poésie, aujourd’hui… Mieux vaut boursicoter. Et le rayon littérature japonaise ? Vous n’y pensez pas ! Comment est-ce que je vais garder la motivation pour apprendre cette langue si peu intuitive aux francophones si je ne peux pas m’immerger dans l’univers des meilleurs·es auteurs·es la pratiquant ? Ah non, hein ! Je vous ai vu·e !! On ne touche pas au rayon sciences !! J’y tiens. Enfin, en partie. J’avoue n’avoir jamais ouvert cet immense Genes de Benjamin Lewin. Mais un jour peut-être… Même si c’est une édition qui approche bientôt les quarante ans et qu’on en sait beaucoup plus aujourd’hui… Ça me rassure de le savoir là… Non allez, ça c’est vraiment bête. Il faudrait au moins que je le donne. C’est trop lourd, ce n’est plus à jour. Okay. Ça fait un livre en moins sur les trente cartons que je vais devoir me trimballer. Les bouquins de théorie musicale, d’histoire de la musique et les biographies de musiciens, par contre, bas les pattes. Même si trois biographies de Tom Waits, je l’avoue, c’est trop. Mais j’y tiens. Hum. Est-ce que j’y tiens encore, en vérité ? Peut-être plus tant que ça. C’est très ragots people états-uniens tout ça. Ça en devient même assez chiant. J’en garderai peut-être une tout de même, celle qui parle le plus du contexte de la fabrication de chaque album. Et les classiques de la littérature française ? Je pourrais quand même les foutre dans des boîtes à livres, du moins ceux qu’on retrouve à 1€ au format poche chez n’importe quel bouquiniste. Et mes B.D…. ah… mes B.D…. 45 pages franco-belges, graphic novels britano-américains, et mangas intimistes ou en V.O… Ça va être difficile. Bien que je relise très rarement les B.D., c’est une grosse partie de mon enfance et de mon adolescence. De mon adultence aussi, même si ça s’est beaucoup calmé. Je me souviens, quand j’étais petit, ma mère n’aimait pas trop les B.D.. Elle disait ne pas aimer les bulles. Elle avait aussi entendu dire que les manga, c’était écrit en très mauvais français. Ça vient peut-être de là, ma mauvaise écriture. En tout cas j’aurais du mal à revendre ça, je veux dire émotionnellement. Tout comme mon rayon littérature en ancien et moyen français, de magnifiques éditions bilingues, des fables, des contes et des chansons de geste, la légende arthurienne… Pfou la la… Non, c’est pas possible. Je garde.
Bilan de ce passage en revue : je pourrais peut-être m’économiser deux cartons sur une bonne trentaine, et gagner 25€ avec ça. Je suis bon pour faire le tour des magasins à la recherche de cartons vides chaque jour pendant les deux prochaines semaines…
Ah oui, je ne vous ai pas dit ? Quoi qu’il en soit, les cartons vont atterrir dans la maison de mes parents, dans ma vieille chambre ou au garage, pendant au minimum un an, parce que, où qu’on s’installe avec mon amie ce serait trop petit (à Lyon), ou trop loin (à Lille). Tout ça pour ça ? Oui, tout ça pour ça. Mais je ne savais vraiment pas quoi vous raconter aujourd’hui. J’ai la tête pleine de soucis. Les déménagements, vraiment, quelle plaie ! Surtout quand on ne sait pas encore où l’on vivra dans un mois. Allez. À demain.
Moi j’ai fait l’inverse : je revends tous mes livres. Je sens que je vais me faire une grosse grosse fortune à la brocante
Mais comment tu fais ? Ça doit te crever le cœur ! Remarque, si je bossais moi aussi en bibliothèque, j’en ferais peut-être moins un drame.