Violences du système contre violences des broyés·es du système. On en cause, on en causera, on en causait déjà. Hasard, bien utile à la tenue de mon blog, des thématiques qui s’entremêlent, voilà que mes lectures matinales de la presse d’il y a un demi-siècle me permettent de rattacher ceci à cela : injustices notoires et ville de Lyon, Pamela Anderson et Delfeil de Ton (deux sex symbols à la langue bien pendue, toujours actives bien que discrètes — ça va Delfeil ? L’accord au féminin pluriel ne vous choque pas tropes ? Y a plus de respect, madame Bouziges).
Lundi 3 décembre 2018, Pamela Anderson écrivait sur Twitter : « I despise violence…but what is the violence of all these people and burned luxurious cars, compared to the structural violence of the French -and global – elites ? »
Le 10 mai 1972, Delfeil de Ton écrivait dans la rubrique Vite, on est pressés de ses Lundis : « À propos des rigueurs de la loi, il ne faut surtout pas, comme le faisait remarquer le « Figaro » du 8 mai, que la Justice puisse être contaminée par les luttes des classes. Elle y perdrait de la sérénité. Le Figaro s’inquiétait, et il n’avait pas tort, au fond, des manifestations populaires contre le notaire de Bruay et sa fiancée dont rien à ce qu’on sache, n’est encore venu démontrer la culpabilité. Le fait d’être un bourgeois dans une région ouvrière n’entraîne pas automatiquement qu’on est un assassin ! Seulement, si les bourgeois étaient toujours jugés avec cette sérénité que réclame le Figaro on n’assisterait peut-être pas, de temps en temps, à ces manifestations de fureur populaire. Que pense, par exemple, le Figaro, de la condamnation de ce chef d’entreprise, présent dans son atelier de chaudronnerie au moment où ce garçon de 17 ans reçut l’ordre de descendre dans une cuve à l’ouverture étroite, dans le fond de laquelle on lui envoya de l’oxygène pour qu’il ne s’y asphyxie pas (merci pour lui) et puisse y effectuer une soudure (qui fit tout sauter) ? La chose eut lieu en octobre 71, à Lyon, à la chaudronnerie Magnard. Le garçon de 17 ans fut si grièvement brûlé qu’il est toujours à l’hôpital et que les médecins réservent leur diagnostic Le patron est passé en jugement. Il a été reconnu coupable. Vous savez combien ça lui a coûté, un garçon de 17 ans foutu pour la vie ? 700 francs d’amende. Ça fait cher la soudure. Le Figaro devrait protester. » À l’époque on avait droit à plus de 280 caractères.
Quelles leçons peut-on tirer du passé afin de fabriquer dès aujourd’hui un lendemain meilleur ? Dissertez, vous avez deux heures. Quand vous aurez fini vous me déposerez vos copies au coin de la rue, près des poubelles, un jour de pluie.
C’est tout ? Ben ouais. Aujourd’hui, c’est dimanche, mais surtout : aujourd’hui, je n’ai pas envie d’écrire, et comme vous n’avez sans doute pas envie de lire, ou de me lire moi en tout cas, je vais pas me forcer. Vous me payeriez que je n’écrirais pas une phrase de plus, et de toute façon vous ne me payerez pas, parce que vous êtes radins·es en plus d’être mauvais·es lecteurs·trices. Ah si, quand même, merci Delfeil, merci Pamela, c’est chouette de votre part d’avoir fait le travail à ma place. Je vous revaudrai ça.