Me voilà de retour de vacances. Vacances ? Comment peut-on être en vacances quand on n’est ni étudiant, ni travailleur ? Eh bien je vais vous le dire : on se coupe de tout. On reste dans sa grotte. On répond à peine aux messages, juste de quoi laisser savoir qu’on est en vie, pas assez pour laisser comprendre qu’on passe son temps en s’empiffrer de céréales au lait de soja, de tartines de purée de cacahuète et de clémentines. Pas laisser s’imaginer non plus, à raison, qu’on passe son temps à écouter des podcasts, à bouquiner ou à se goinfrer de vidéos en ligne, sans produire soi-même la moindre ligne de texte, la plus petite mélodie imaginable, le plus insignifiant kiki en bas de page. Le tout la tête dans la fumée, évidemment, car se couper de tout et de tous ne m’est pas franchement possible sans l’assistance de quelque résine pharmaceutique en vente libre à chaque bouche de métro.
Ah la la, franchement, dans quoi ils passent vos impôts… Allez, allez, rassurez-vous, ma vie est moins belle que la votre, pas de jalousie. Vous travaillez et votre vie vous paraît chiante parce que vous ne gagnez pas assez, je ne travaille pas et ma vie est une constante succession de crises existentielles. Voyez ? Rien à envier. Crises existentielles en continu donc pas de travail ou l’inverse ? Œuf, poule. Personne ne sait, même pas moi. Pourtant, vous savez que je le retourne dans tous les sens.
Je le retourne tellement sans arrêt dans tous les sens, ça et d’autres choses, que j’ai besoin de ce genre de vacances tous les mois et demi environ, pendant deux semaines. Ce n’est plus l’alcool un jour sur deux alors ça me va. Je conçois que ça puisse sembler un peu effrayant de l’extérieur, mais c’est tout à fait agréable. Les nerfs se relâchent, le sourire revient. Les soucis se font plus diffus, on relativise, on ne pense plus qu’à eux et seulement à eux. Le retour à la normale est un peu moins agréable. Il faut deux, trois jours pour se réhabituer au quotidien, reprendre contact avec l’extérieur, tout en restant de bonne humeur. Comme quand on rentre de vacances quoi. Normal, je vous l’ai dit, ce sont des vacances. C’est dans cette période de réajustement que vous me trouvez actuellement, d’ailleurs. Je suis d’assez mauvais poil, mais là au moins je sais à quoi c’est dû, et je sais que ça va passer. Enfin, on en reparle dans deux mois.
On reprend donc du service à partir d’aujourd’hui, en espérant être plus inspiré qu’il y a deux semaines (c’est pas gagné), et toujours dans l’optique d’un billet par jour (rien que d’y penser…).
Allez, bonne reprise à toutes celles et tous ceux qui comme moi rentrent de vacances.