Aujourd’hui, à Lyon, il fait bon. Non, beau, pardon. Deux jours de suite, ça faisait longtemps que ce n’était pas arrivé. Il fait froid, certes, mais le ciel est Montpelliérien. C’est-à-dire d’un grand bleu sans nuage. Donc beau, mais pas bon, car ce dernier terme supposerait une température agréable. Or, à 11h, l’herbe des parcs était en grande partie toujours givrée, du moins près des fleuves. Ça ne vous intéresse pas ce que je raconte ? Vous avez en horreur la petite conversation météorologique ? Ne vous inquiétez pas, c’était juste une introduction.
De nombreuses personnes ressentent une difficulté à conserver leur bonne humeur lorsque la grisaille perdure. Z’ont beau se dire qu’au-delà du tapis de nuages étalé au-dessus de leur tête il fait tout bleu et que le soleil chauffe, ça n’y change rien. Question de vitamine D, j’imagine. Suis pas biologiste. Je croyais moi-même faire partie de ce groupe-là. Eh ben pas forcément. Mon humeur est bien plus constante que lorsque les jours de grands soleils alternaient inlassablement avec les nuits très noires. Fulgurantes excitations dès le matin, sentiment d’être un ouistiti en cage chaque soir, et donc frustrations monstres, et donc déprimes chroniques. Alors qu’ici, bah… c’est toujours un peu pareil. Je me lasserai sans doute de la monotonie comme je me suis lassé de ces hauts et bas quotidiens au sein des mêmes 24h. Je vais même vous dire, il y a plusieurs semaines de ça, après un bon mois de gris 25% en continu, le ciel s’est dégagé une petite heure et ce salaud d’astre solaire en a profité pour me balancer ses rayons en plein dans la gueule. Eh ben je me suis senti agressé. Oui, rien que ça. Agressé. De quel droit venait-il me sortir de mon petit confortable cocon grisounnet pour me foutre un coup de speed soudainement ? Surtout si c’était pour repartir aussi sec qu’il était apparu ? Non mais franchement.
La bonne humeur, ça se cultive indépendamment du temps qu’il fait. Mais encore faut-il avoir bien préparé le terreau dans lequel on compte la faire fleurir. Ah non, merde, je me trompe de post. Le discours imagé c’était hier. Enfin tant pis, continuons cinq secondes puisqu’on a commencé. La bonne humeur se cultive, donc, cependant il est clair que chacun·e ne part pas avec les mêmes outils de jardinage, et n’a pas forcément les mêmes chances d’acquérir les plus solides d’entre eux. Hmm. En fait j’ai fini, j’ai plus d’idée pour filer la métaphore. Ah si, personne à ma connaissance ne dispose de la notice desdits outils. Mais de toute façon, d’une j’ai jamais vu de notice accompagner les outils de jardinage, et de deux ça commence à devenir lourdingue alors j’arrête pour de bon. Ce que je voulais dire en bref, c’est que s’il ne fait pas beau ni bon dehors, il reste sans doute toujours possible de faire en sorte qu’il fasse beau à l’intérieur, bien que ce soit loin d’être simple. Et aussi que j’ai pris ces deux photos il y a longtemps et que je voulais les caser quelque part, il me fallait donc bien broder quelque chose autour.
Alors, brillez les amis·amies. Brillez pour vous, brillez pour moi, brillez pour celles et ceux qui vous entourent. Ne laissez pas la météo décider forcément du temps qu’il fera sous votre caboche et dans votre petit cœur. Et si vous n’y arrivez pas tout de suite ni à tous les coups, ne vous exaspérez pas malgré mes exhortations, car vous savez bien que je raconte souvent des conneries. Ce qui marche peut-être pour moi, et encore c’est loin d’être sûr, ne marche peut-être pas pour vous, voire ne marche pas du tout. Mais laissez-moi espérer un peu quand même, ça me fait du bien.
Peut-être une dernière chose tout de même, concernant les notices explicatives relatives au bonheur. Moi, je serais vous, je me méfierais de celles et ceux qui cherchent à me les vendre.
Allez, à demain. J’espère quand même qu’il fera beau.