Les incessantes incantations des Chrétiens me donnent envie de m’arracher les poils de couilles à la pince à épiler. Oh, Musulmans, Juifs, Bouddhistes et autres n’êtes sans doute pas en reste, mais je vous connais moins. Z’avez de la chance. Oh mon Dieu que ceci ! Oh mon Seigneur vous me cela ! Que vous êtes grand, que vous êtes puissant, Seigneur, Seigneur, Seigneur, que vous êtes sans borne ! Merde. Voilà.
J’essayais donc de lire Les Confessions de Saint Augustin. Eh ben nom d’un radis ! Si on enlevait toutes ces louanges on diminuerait le volume de moitié et tout cela deviendrait sans doute agréable à lire. C’est qu’il était pas con le mec, mais qu’est-ce qu’il était chiant avec ses manières de fayot à vouvoyer le truc qu’il pensait être ce qu’il appelle dieu.
Trouver le bouquin était déjà une misère en soi. Dans quel rayon, hein ? Philosophie ? Religion ? Ou bien saints ? Ou spiritualité ? J’ai fini par le trouver, après avoir fait le tour de cinq bouquineries, sur la table des vieux magazines, dans la série des Grands Philosophes de Flammarion, bien caché sous Humes. Que j’ai pas lu non plus.
Pourquoi que je le cherchais ? Parce qu’il y a quelques jours j’ai lu un bouquin qui s’intitule Le Démon de la colline aux loups, que je vous conseille vraiment vraiment, et dont le personnage principal lit Les Confessions. Vous voyez comme c’est dangereux la littérature, on commence par un bouquin qui nous bouleverse et on finit par préférer se coincer une boule dans un dico que de lire un seul mot de plus.
J’ai toutefois remarqué, au cours de ces quelques décennies à écouter des gens qui se la pétaient pas mal, qu’il était de bon ton de citer Saint Augustin. Alors allons-y, moi aussi je vais vous le citer, y a pas de raison que je me tape une corvée pareille sans en tirer le moindre bénéfice. Attention, préparez-vous à être philosophiquement ébranlé, moralement élevé, tout en même temps que spirituellement propulsé, car dans ses Confessions, chapitre XI, Saint Augustin nous dit :
« Ce que je répondis à ces paroles, je ne m’en souviens guère. »
Et ça, c’est quand même pas des choses qu’on lit tous les jours, faut se l’avouer.
On dirait du Dante. Branleurs.