Je ne sais pas si c’est de m’être séparé de la femme qui me rendait heureux, ou d’être au chômage, ou d’être tellement allergique aux moisissures de mon appartement insalubre que mes yeux et ma gorge me brûlent constamment et que j’en perds le sommeil seulement il fait trop froid pour sortir prendre l’air, mais je ne supporte plus rien ni presque personne.
Le moindre mot de travers, le moindre regard en coin, le moindre des non-rires, la moindre des non-réponses et j’ai envie de cogner avant de me flinguer.
Je n’arrive pas à prendre de plaisir. A rien. Pourtant je me suis fait une installation aux petits oignons. Je me suis acheté une imprimante-scanner, deux tréteaux et une planche en bois sur laquelle je peux dessiner et peindre, j’ai de quoi faire de la musique à loisir… Mais rien. Je fixe mon écran. Je regarde mon plafond. Quelqu’un entame une discussion sur internet ? Vite vite, j’y cours ! Enfin il se passe quelque chose, une interaction humaine ! Mais à peine ai-je lu ce qui s’y disait que j’ai envie d’atomiser l’humanité entière.
Ne vous en faites pas, j’ai peut-être l’envie de cogner, mais je n’ai jamais frappé personne. Peut-être ai-je pincé une fois dans mon enfance, mais même ça je ne m’en souviens pas. Je ne suis pas dangereux. Je ne me trompe pas de cible. Bien vite, une fois l’énervement passé, c’est moi que je déteste d’être comme ça. Les autres n’y sont pour rien. Moi non plus je n’y suis pour rien, mais quoi, il faut bien que je me défoule sur quelqu’un, alors je me dévoue.
Il y a des gens qui, lorsqu’ils font des enfants, disent qu’ils donnent la vie. Ah qu’ils se pensent généreux ! Mais ils se leurrent, ce ne sont que de grands égoïstes, car ils ne donnent rien du tout. Ils imposent la vie. Qu’ils aillent bien se faire foutre.
Clairement dans les périodes où j’ai très mal et/ou je dors mal, j’ai envie de puncher avant de discuter.
Moins de patience, plus d’agressivité.
Je suis sûr que Kanye West a une théorie à propos d’Hitler et de son Parkinson.