On avance de festival en festival. Hier je vous parlais d’Images Singulières à Sète, aujourd’hui s’ouvre la Comédie du Livre à Montpellier. Non, ne cherchez pas les stands sur la place de la Comédie, c’est sur l’esplanade, juste à côté, que ça se passe. Cette année les littératures néerlandaise et flamande sont à l’honneur. Et devinez quoi ? Je ne connais aucun·e des auteurs·autrices présents·es.
C’est pas vrai, j’en connais un. Willem, le dessinateur. Mais j’ai raté le vernissage de son exposition. Tant pis. Tant mieux pour lui. J’aurais pu passer la journée à lui poser des questions sur Hara-Kiri. Bon, il vit en France depuis 68, mais il est né au Pays-Bas. Donc ça compte comme littérature néerlandaise. Alors oui, raté pour le vernissage, mais l’expo reste accrochée jusqu’à dimanche tout de même, je vais donc aller me la farcir avec plaisir. C’est à la galerie En Traits Libres, 2 rue du Bayle.
Je me rends compte que la Comédie du Livre à toujours plus été un festival de la B.D. qu’un festival du livre au sens large pour moi. Évidemment, c’est tout le contraire. Les B.D. sont bien peu nombreuses au milieu des livres sans images, mais voilà, la première fois que j’y suis venu, je n’habitais pas encore à Montpellier, c’était pour me faire dédicacer le premier tome de Donjon par Lewis Trondheim, et depuis… J’étais bien gamin, mes parents m’avaient conduit là exprès. Une heure de route et une autre de queue pour une rencontre de cinq minutes avec mon idole d’alors. On m’avait dit que le monsieur pouvait paraître un peu sévère de derrière ses lunettes de soleil, mais il avait été très gentil. Je suis souvent retourné me faire gribouiller la page de garde par lui après ça. Une fois je l’ai attendu quatre heures. On ne s’est jamais dit grand chose. J’étais toujours très impressionné. Et puis une fois adulte j’ai arrêté de me faire dédicacer des trucs par qui que ce soit.
Un ami m’a raconté qu’une année il n’y avait pas grand monde, mais qu’il avait vu plus d’une centaine de personnes faire la queue devant le même stand. Elles attendaient leur dédicace de Pascal le grand frère. C’est aussi ça, la Comédie du Livre. Des centaines d’auteurs anonymes dont on n’ose pas se faire dédicacer le livre qu’on aurait acheté un peu au hasard, côte à côte avec un PPDA méga star dont tout le monde se fiche bien de ce qu’il a pu faire raconter par son nègre dans son dernier bouquin.