Seulement comment écrire de meilleurs textes quand on s’impose d’en publier un chaque jour, sans pour autant s’autoriser à en écrire d’avance les jours où l’on a la verve en érection ? [riez]
L’une des solutions possibles serait d’y consacrer plus de temps. Combien d’heures est-ce que je prends chaque jour pour rédiger ces articles ? Une à trois, selon ce que j’ai à dire où s’il me faut ou non me documenter pour ne pas trop raconter de conneries. Quand c’est une je me réjouis, quand c’est trois je ne me félicite pas ; c’est trop pour une activité journalière qui n’est qu’un entrainement à la discipline et à développer une certaine aisance dans l’agencement des idées et des mots (pratique dont je ne compte même pas faire carrière même si, ne nous mentons pas, si on me proposait une petite chronique hebdomadaire où mensuelle rémunérée dans un média qui me plaît à peu près, je ne refuserais sans doute plus aujourd’hui). Une heure et demie devrait être un grand maximum.
Une autre solution serait de choisir une thématique dont je ne m’éloignerais jamais. Au moins la question du sujet ne se poserait plus chaque jour. Par contre je risquerais d’être vite bloqué niveau connaissances car il n’y a pas véritablement de domaine dont je sois un grand spécialiste. L’avantage serait également d’attirer un public particulier, au lieu d’être tellement dispersé que personne ne se sent réellement concerné. Mais c’est comme ça, je suis de nature à picorer un émerveillement par-ci, une colère par-là, une tranche de vie à gauche, un texte absurde à droite, des questions sans réponses un peu partout et des digressions dans tous les coins. Ça se ressent certainement dans ce que j’écris. D’ailleurs, si les quelques lectrices et lecteurs fidèles à mon blog s’y retrouvent, c’est sans doute qu’elles et ils me ressemblent un peu.
Car évidemment, même si je fais tout ça pour moi en premier lieu, je ne manque pas de m’interroger sur l’intérêt que peut avoir la note que je suis en train de rédiger pour un·e éventuel·le lecteur·lectrice. Et je dois avouer que je n’en trouve pas souvent. Je me dis alors tant pis, et je me dis aussi on verra bien, et puis je me dis encore je n’ai rien promis à personne. Je pense honnêtement que c’est la meilleure technique pour ne pas simplement abandonner. C’est vrai, j’aurais aimé que ce blog foisonne de textes sur la musique, l’image qui bouge ou pas et les jeux, de portraits, de réflexions, d’impressions, d’appels à la curiosité, de points de vue décalés, de franches rigolades, de sourires en coins, et de tout ce que vous pouvez imaginer, en même temps que d’être un témoignage de l’époque et du petit coin de terre au cœur desquels il s’est fabriqué… Mais je n’ai pas une vie assez pleine d’activités variées et continuellement renouvelées pour ne pas me retrouver deux jours sur trois avec seulement mon absence d’inspiration à mettre en scène. Alors je continue, et puis on verra bien, et de toute façon je n’ai rien promis à personne. Vous voyez ? Ça marche.
Une troisième solution serait de poster moins souvent. Une fois par semaine, une fois par mois… Mais c’est franchement une mauvaise solution. Si je me mets la pression tout seul pour publier chaque jour une note, je me l’enlève d’un autre côté par le fait que c’est une bonne excuse pour ne pas produire quoi que ce soit de haute qualité. Si j’avais plus de temps devant moi, il faudrait au moins que j’assure de ce côté-là, et ça je ne sais pas bien si je serai capable de le supporter. C’est que je ne me fais pas trop d’illusion ni sur ma non-forme ni sur mon non-fond. D’autant que c’est en faisant qu’on a une toute petite chance de devenir bon à faire ce qu’on fait, ça je tente de ne pas l’oublier non plus. Remarquez, si je ne faisais rien, je deviendrai donc bon à ne rien faire, ce qui est très légèrement mieux que de n’être bon à rien, mais vraiment très légèrement. Plus sérieusement, si je n’écrivais pas tous les jours, je pense que je n’écrirai quasiment jamais.
Lecteur ou lectrice, tu dois bien te demander ce que tu fous là, sur le blog d’un blogueur qui ne sait lui-même pas vraiment ce qu’il fait là. Peut-être qu’au bout de cent et quelques articles, tu commenceras à en avoir une petite idée, ou peut-être que tu te rendras simplement compte que tu as perdu un temps précieux à lire les conneries de cette pauvre andouille de Lyonniais. Lire les écrits d’un écriveur qui ne sait ni ce qu’il veut écrire, ni pourquoi il tient tant que ça à écrire, ça me rappelle l’aphorisme suivant, qui n’en est pas vraiment un, tiré d’un recueil d’aphorismes (par ailleurs pas terrible) de François Rollin, et on se laissera là-dessus :
« Jouir, d’accord, mais dans quel but, exactement ? »
Pour ma part, je viens de poster le 4287è billet. Perseverare dabolicum…
C’est ça ! On commence par une petite note innocente, et puis c’est l’engrenage… On devrait apprendre ça aux gamins dans les écoles que la meilleure façon d’arrêter c’est de ne jamais commencer. Peut-être que tu devrais faire le tour des classes, qu’ils voient ce que ça donne à l’âge adulte. 😉
Un thème à explorer pendant un mois entier !! En pouvant parler de tout et de rien bien sûr, mais avec tjrs un rapport vers le thème du moment tout de même.
Premier thème : Maurice Tézenas (au hasard sur wikipedia). C’est très précis tel quel, mais ça peut donner : le droit, le boulangisme, la Loire… !!! 😀
Bon, un mois c’est ptet long. Une semaine 😉
Mais t’es pas fou ! Tu voudrais que je me documente à tous les coups pour que ça me prenne 6h par jour !