C’est le grand jour. Le ? Jour de la deuxième dose. Vous me vexez un peu. Pourriez lire le blog plus assidument, sans ça je dois me répéter et c’est embêtant pour ceux qui suivent. Bon. La grande question est : vais-je survivre ? Les statistiques disent que oui. Il n’y a pas de raison, sauf à me cogner la nuque sur l’angle d’une table entre deux tremblements. C’est possible. Improbable, d’autant que la seule table chez moi a les angles arrondis, mais possible. On me retrouverait alors dans une semaine ou deux déjà bien liquéfié. J’accepte l’idée d’être enterré, brûlé, mais épongé ça va trop loin.
À ce sujet, j’ai eu ma mère au téléphone, dimanche dernier (je précise pour les archéologues des siècles à venir qui voudront dater les évènements avec rigueur, eu égard à l’importance des mes travaux sur les générations futures), qui me demandait quand mon amie rentrait de voyage, et si je n’avais pas envie de la rejoindre avant, car elle n’aime pas me savoir seul. Je n’ai rien osé lui dire. Mon amie qui ne l’est à demi-plus déjà est partie en vacances, mais ne reviendra sans doute pas tout à fait. Oui, je vous raconterai. Les choses se décident. Enfin, nous décidons des choses. Comme par exemple faire appart à part quand elle rentrera. Mais chaque chose en son temps.
Un collègue de travail fait également le vaccin aujourd’hui, il a trouvé une camionnette à Flagey qui faisait ça. Il m’a dit leur avoir dit : « ça, j’aime bien que vous veniez à moi, là okay, je veux bien le faire. » Ce n’était pas de l’humour. Très honnête, très sérieux, qu’il était. Moi, décontenancé. S’il n’avait pas trouvé ce centre ambulant, il n’aurait pas fait le vaccin. Pourquoi ? Parce qu’il estime que chacune des deux parties doit faire un pas vers l’autre, et pas seulement lui. C’est une drôle de manière d’envisager le monde. On sent les déceptions amoureuses de toute une vie pesant sur la région de son cerveau dédiée à sauter les pas qu’il faut bien parfois sauter.
Cela fait d’ailleurs dix minutes que je me demande quoi vous raconter d’autre. Sautons le pas. Arrêtons là. Ne nous demandons même pas pourquoi sauter le pas est bien défini comme : « après avoir pesé le pour et le contre, se décider d’agir même si la situation est risquée » sur le site linternaute, alors que sur le site du Parisien on trouve : « ne plus avoir les moyens physiques et les fonctions nécessaires pour prolonger sa vie. » Contentons-nous de plaindre les lecteurs du Parisien.
À demain si tout va bien.