Vous reprendrez-bien une fournée de stickers ? Oh que oui, vous en reprendrez. Alors voilà. On n’est pas arrivés au bout, ce matin j’en ai photographié encore 150, et j’ai pas encore attaqué la chaussée d’Ixelles (enfin presque pas).
Comme d’hab si vous n’aimez pas l’aspect feuilletonnant de ces articles, vous pouvez vous rendre sur cette page pour voir tous les stickers que j’ai pu prendre jusqu’à aujourd’hui.
Et maintenant place aux artistes-publicitaires-supporters-militants :
Vous l’avez vu passer, le « je te rembourse lundi » est sans doute le plus célèbre des stickers récurrents de Bruxelles et l’un de ceux qui m’a le plus fait rire quand je le vu la première fois. Il a également été aperçu dans d’autres villes un peu partout dans le monde et son origine reste un mystère. Je vous laisse mener l’enquête, moi j’ai la flemme.
On continue ! Nouvelle fournée de stickers aperçus dans les rues d’Ixelles. Vous pouvez trouver la précédente ici, et si la patience n’est pas votre truc, la totalité des stickers photographiés jusqu’à aujourd’hui se trouvent ici.
Faut dire qu’on pose nos sacs poubelles directement devant nos portes, ça ne devrait pas nous étonner. Mais ce n’est pas de ça que je vais vous parler aujourd’hui. D’ailleurs je ne vais pas vous parler beaucoup. Je vais vous montrer de jolies photos.
Oui, je me permets de ne pas revenir sur mes six mois de silence, ni sur ce qui s’y est passé. J’ai décidé de ne pas vous plomber le moral. On en causera quand j’aurai bien digéré.
Aujourd’hui, donc, début d’une série d’articles-galeries de stickers qu’on trouve dans les rues d’Ixelles. Pour les Français qui se demandent, Ixelles est une commune de Bruxelles, un peu comme les grandes villes ont leurs arrondissements, et j’invite les francophones non-Belges de l’Algérie, de l’Andorre, de l’Angola, du Bénin, du Brésil, du Burkina Faso, du Burundi, du Cameroun, du Canada, des Comores, de la république du Congo, de la république démocratique du Congo, de la Côte d’Ivoire, de Djibouti, de la Dominique, du Gabon, de la Guinée, de la Guinée équatoriale, d’Haïti, du Liban, de la Louisiane et du Maine, du Luxembourg, de Madagascar, du Mali, du Maroc, de Maurice, de la Mauritanie, de Monaco, du Niger, de la Province de Gérone, de la République centrafricaine, du Rwanda, de la Sarre, du Sénégal, des Seychelles, de la Suisse, du Tchad, du Togo, de la Tunisie, de la Vallée d’Aoste, de Vanuatu, et du Vatican à nous raconter à quoi ça correspond par chez vous. Je vais pas faire tout le boulot non plus.
Quelques mots de présentation très rapidement et ensuite je la boucle et place aux images.
À Ixelles, on en trouve, des autocollants, une quantité folle. Sur les poteaux, les panneaux, les transformateurs, les boîtes aux lettres, les portes, les vitrines… Ils peuvent être purement esthétiques, ou bien publicitaires, militants, sportifs, ou encore un peu tout ça à la fois. Je dois d’ailleurs vous dire que je n’effectue aucun tri. Je les prends tous en photo, tous. Dès que j’en trouve un que je n’ai pas, clic ! Et je vous les montre tous. C’est un état des lieux, je n’en ferai aucun commentaire, c’est pas moi qui les colle, et je ne connais pas les personnes qui les ont collés. Je ne les classe même pas, je vous les livre dans l’ordre où je les ai photographiés (sauf quand je retrouve un même sticker mais de meilleure qualité plus tard, il pourra m’arriver de remplacer l’image d’origine, pour une sombre histoire de pas avoir à se retaper la numérotation tout en évitant les doublons, mais ce sera des cas rares et vous vous en foutez en plus).
Comme en trois heures de balade j’en ai accumulé plus de quatre-cent, je vais être sympa et n’en publier que vingt à quarante par article, à un rythme plus ou moins régulier. Mais, j’uploade dès à présent tout ce que j’ai sur cette page que je mettrai à jour au fil de mes balades. Attention, plus de 400 photos sur une page, ça peut mettre du temps à s’afficher. Au milieu, certaines affichettes également, qui ne sont pas à proprement parler des stickers, mais hein bon, soyez tolérants.
Dernier détail, les photos sont prises avec mon téléphone portable dont l’objectif est couvert des miettes et poussières qui vivent au fond de ma poche, et dont la coque de protection tordue recouvre également un partie de l’objectif. Comme vous le savez, j’aime faire les choses bien. On est perfectionniste ou on ne l’est pas.
Alors allons-y.
Le sticker art à Ixelles – Partie 1 :
Et voilà. La suite dans quelques jours (ou tout tout de suite ici).
Et mention spéciale à mes potes Feldo et Gwlad, qui m’ont redonné l’envie d’arpenter les rues pour archiver l’art temporaire qui s’y expose avec leur site sur le street art à Montpellier !
Salut à toutes, salut à tous. Ah, l’humeur ! à quoi ça tient. Hier c’était ouin ouin, aujourd’hui c’est pas ha ha, mais ça va tout de même mieux. Je vais vous dire à quoi ça tient parce que je le sais très bien. Avant hier, j’ai picolé. Pas beaucoup, mais assez pour me mettre dans un état de déprime intense le soir-même et le lendemain. Ça faisait cinq mois que j’avais pas bu une goutte. Bon, ben voilà. On est reparti pour se surveiller à chaque seconde, se trouver des activités qui fassent qu’on se laisse pas le temps d’avoir l’envie de, voir des gens parce que c’est le meilleur palliatif aux paradis artificiels (ou aux enfers, c’est selon le point de vue) d’être entouré·e de personnes qu’on aime. En tout cas pour moi.
En attendant, je vais vous parler d’un magazine confidentiel. Si confidentiel que vous n’en avez jamais entendu causer. Enfin, je l’ai vite fait évoqué ici, une fois, pas plus. Il s’agit de Numéro 0. Hein ? Qu’est-ce que c’est ? Et bien, c’est un peu compliqué à expliquer. Le concept est un peu tordu, et si vous demandiez à chaque participant·e ce qu’est Numéro 0 pour elle ou lui, il y a de grandes chances que vous récoltiez une réponse différente à chaque fois.
Je vais donc vous dire ce que c’est Numéro 0, en tentant de rester technique. On y va. C’est un magazine au format HTML qui est distribué uniquement aux personnes y ayant participé. Ce format permet de faire à peu près ce qu’on veut (texte, dessin, photo, collage, vidéo, musique, etc.), et ce mode de distribution permet à chacun·e de s’exprimer librement. Pourquoi ? Parce qu’on peut détourner d’autres œuvres protégées sans se soucier de se voir coller un procès, parce qu’on peut parler de son intimité en sachant que ça ne sortira pas d’un tout petit cercle de personnes bienveillantes, et enfin parce qu’on peut bénéficier d’un public réel mais restreint pour se lancer dans l’exploration de nouveaux domaines artistiques sans trop s’exposer, sans avoir trop peur de se ridiculiser totalement si ce qu’on fait n’est pas très bon. Il n’y a aucune ligne éditoriale. Aucun tri n’est effectué parmi les œuvres proposées, tout ce qui est soumis et inclus. Le magazine est à chaque fois différent, en fonction des thèmes et des média choisis par les autrices·eurs présents·es à chaque opus. Tout ce qu’on demande, c’est que les participants·es donnent au mag un travail inédit, qui n’ait jamais été publié ou montré ailleurs. Pour autant, chacun·e reste évidemment propriétaire de son œuvre et une fois celle-ci mise dans le magazine, il ou elle peut en faire exactement ce qu’il ou elle veut, la diffuser où et comme bon lui semble.
Numéro 0 est un mensuel. Chaque mois (oui, car mensuel signifie qui sort une fois par mois, décidément vous en apprenez des choses ici, vous avez bien fait de venir) est fixée une date limite de participation, un mardi généralement, avant laquelle chacun·e envoie les machins qu’il ou elle a fait aux autres. Puis ensuite vient la soirée dite de bouclage, le samedi suivant, qui n’est pas du tout un bouclage de quoi que ce soit, mais plutôt un apéro géant durant lequel on commente chaque participation. On se retrouve chez l’un·e d’entre nous pour les Montpelliériennes·s, et sur skype pour les autres. Le magazine existe depuis février ou mars, je me souviens pas bien, 2015. On vient donc de ne pas fêter ses trois ans, parce qu’on s’en fout un peu.
Photo par Gwlad (rue du Guesclin)
Si l’envie vous prend de participer à Numéro 0, envoyez-moi un message via la page de contact sur le blog et je transmettrai votre demande au reste du groupe. Pour ce mois-ci, c’est raté. La date limite de participation, c’est ce soir à minuit. Mais pour le mois prochain ou le suivant, qui sait, on étudiera votre dossier (en fait on ira juste discuter en buvant une mousse ou un jus de tomate, simplement histoire de s’assurer que vous êtes pas un·e néo-nazi qui compte salir notre joli petit magazine avec ses idées de merde, ou un·e putain de psychopathe qui veut tous nous buter. On est très libres mais faut pas déconner).
Si l’envie ne vous prend pas de participer à Numéro 0, je ne sais pas trop quoi vous dire. Aujourd’hui, c’est mardi, et mardi à part les scènes ouvertes et autres jam sessions le soir, il ne se passe pas grand chose. Pas de vernissage en vue, pas particulièrement de théâtre, pas de diffusion de films indépendants dont j’aurais eu écho. Un mardi, quoi. Démerdez-vous ! (Démerdez-vous ! c’est le nom du hors-série papier Numéro 0, 76 pages, 200 exemplaires, trouvable au hasard, à gauche à droite, en ville.)
Salut à toutes, salut à tous ! Je vous l’avais dit, l’article d’aujourd’hui sera court. Pourquoi ? Pour contraster avec celui d’hier, déjà, pour ceux et celles qui ont pris le temps de le lire. Et ensuite parce que je vais devoir partir dans trente minutes et que je ne pourrais pas être de retour avant tard cette nuit. Donc, court. Pressé. Mal écrit. Sans relecture possible.
Si vous êtes vraiment en manque de trucs à lire et que vous avez raté les sept derniers jours, je vous conseille tout de même deux articles en particuliers. Pourquoi ces deux-là ? Parce que c’est ceux dans lesquels je parle des travaux des autres, c’est quand même plus intéressant que quand je vous raconte ma petite vie, et de façon longue, et moi j’aime bien les articles un peu longs. Ces deux articles sont :
Sinon, je peux aussi vous dire que ce soir, à la Friche de Mimi, 42 rue Adam de Craponne, quartier Figuerolles, c’est le retour du playback théâtre par la troupe Magma dont je vous parlais dans l’article (seconde partie) : Oulah ! J’ai failli marcher dans une œuvre d’art. Ce soir, le thème sera « le masculin » et c’est à 20h30. J’ai hâte de voir ce que les gens vont bien pouvoir raconter à ce sujet. Je vous le rappelle, ce n’est pas une pièce construite autour d’un thème, ce sont plein de petites impro par la troupe autour des histoires personnelles des spectateurs.
Et ben, vous voyez, ça fait trois articles au final. Et alors que dire à celles et ceux qui les ont déjà tous lus ? Il me faudrait plus de temps… Ah tiens, voilà, j’y pense, j’ai un petit texte inédit sur ce blog qui pourrait convenir.
Photo par Gwlad (quai du Palladium)
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Soixante secondes dans une minute, soixante minutes dans une heure, soixante heures dans une journée. Le monde est bien fait.
Certes, les jours sont un peu longs, l’humain moyen fait trois siestes de sept heures pendant les phases ombragées. Enfin, cela ne change somme toute pas grand chose. Et surtout, soixante, qu’il soit divisé par deux, trois, quatre, cinq ou six donne un nombre entier ! C’est très utile en plus d’être très beau. Ce nombre est parfait.
Toutefois, malgré cette pureté mathématique, des mouvements sociaux ont été entamés. La classe ouvrière se plaint de ne plus arriver à boucler les mois de soixante jours. Les veaux !
En revanche, la longévité moyenne semble s’être allongée par un mystérieux effet collatéral. Cela peut paraître fou, mais le nombre de centenaires a explosé suite à la réforme des siècles de soixante ans.
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Voilà, voilà. Je sens que vous êtes soufflé·e. Un si grand talent littéraire qui tient dans un si petit blog, que vous vous dites. Vous exagérez un peu, il n’est pas si petit.
La journée d’hier ayant été bien complète, aujourd’hui on va pouvoir parler d’art sous toutes ses formes : expo, théâtre, concert. Ah, que j’aime quand je n’ai pas à me fiche le cerveau sens dessous dessus pour trouver une façon amusante de vous dire que je n’ai rien à vous raconter. Allez, c’est parti on y va. Ça va être long. Est-ce que ça va être bon ? Rien n’est moins certain.
Exposition d’art contemporain, pour commencer. Devinez où, devinez quand ? En fin d’après-midi à la Panacée, bien sûr. À celles et ceux qui diront que pour le où, okay, mais pour le quand pouvaient pas savoir, j’ai envie de dire estimez-vous heureuses·x que je n’aie pas ajouté : devinez avec qui ? Parce que là c’était la colle et vous seriez encore passés·es pour des branquignoles. La réponse ça aurait été : avec Will, qui s’appelle Billiam dans la vraie vie, comme les Bobert Rob, Dickard Rich, et Pegaret Mar. Donc, direction la Panacée où nous avions rendez-vous. C’était l’exposition Crash Test, dont tout le monde parle, énorme succès. À mon tour d’en parler, à moi les dollars.
Je suis arrivé un peu en avance sur Will, ce qui était prévu. Je me suis donc rendu à l’accueil pour y glaner de la doc en l’attendant. Une dame à l’air assez âgé et aux cheveux d’un rouge très rouge toute habillée de noir vêtue des pieds à la tête, sauf ses cheveux qui étaient découverts puisque je vous ai dit qu’ils étaient rouges et son visage qui était découvert aussi puisqu’il avait l’air âgé, donc plutôt toute de noir vêtue habillée des pieds aux épaules (je me fatigue, pas vous ?), m’a donné tous les papiers dont elle disposait, en m’expliquant les principes de l’exposition, mais elle tentait également de l’expliquer à d’autres personnes, qui, elles, étaient arrivées après moi, elle intercalait donc des éléments d’explications que j’avais déjà entendus à leur intention, entre deux éléments d’informations qu’ils n’avaient pas encore eues, eux, pour moi, tout ça en même temps qu’elle répondait au téléphone. J’ai pris les prospectus et je suis allé les lire à la table basse dans l’entrée en attendant Will. Là, une autre dame habillée toute de noir vêtue des pieds aux épaules, accompagnée par un monsieur de la sécurité, est venue s’asseoir à côté de moi. Elle s’était sans doute fait mal quelque part, au dos ou à la cheville, ou au mollet, parce que le monsieur de la sécurité lui a touché le mollet du bout du doigt, mais j’ai pas bien entendu ce qu’ils se disaient, ou alors c’était autre chose, mais en tout cas elle travaillait au musée, et là ne travaillait plus pour cause d’un quelconque accident ou d’une maladie. Le monsieur de la sécurité a aussi tiré un fil qui trainait de sa veste à elle, à mesure qu’il tirait le fil s’allongeait, elle a dit que c’était pas grave. Ensuite il n’a pas arrêté de faire des allers-retours entre l’intérieur du musée et elle, il venait lui raconter tout ce qui se passait, comment un enfant avait un peu marché sur une œuvre d’art et que le chargé de médiation de la salle s’était mis à sermonner la mère et que ça avait commencé à monter dans les tours, mais que ça s’était calmé, ouf. Ou que unetelle était dans telle salle, et que untel était là-bas qui faisait ça. Tout ça en faisant des va et vient musée-hall, toutes les cinq minutes. Je me demande s’ils étaient en couple, les deux. La dame aux cheveux rouges est également venue la voir, la plaindre et lui passer une main consolante dans le dos. Ensuite William est arrivé, on a fait le tour du musée puis on a pris lui un jus de poire, moi une limonade au bar et on s’est quittés.
Photo par Gwlad (rue d’Alger)
Là, j’ai foncé aux Aubes, je suis arrivé pile à temps à la Maison pour Tous George Sand, à l’angle du Parc Rimbaud, quartier les Aubes. Oui, les Aubes. Allez-y. Dites-le à voix haute, faites bien la liaison, riez un bon coup une fois et on y va, on va pas passer la journée là-dessus. C’était une soirée Playback Théâtre. Aucun rapport avec les gens qui chantent sur bande pré-enregistrée. Là, celles·eux qui le veulent parmi les spectatrices·eurs racontent l’une de leurs expériences sur le thème de la soirée, ici les histoires de voisinage, et les différents·es comédiens·nes présents·es la jouent. D’abord on détermine une certaine forme contraignante (favorisante, selon le point de vue) avant de se lancer : en épisodes, en cinq parties, en paires, en transformatif (ça veut dire une seule scène avec un évolution du jeu)… et puis place au jeu, comme ils·elles disaient. L’un·e des comédiennes·s fabrique la bande son en direct à l’aide d’instruments posés sur un tapis d’un côté de la salle. La troupe, c’était Magma, la délégation ce soir-là se composait d’Anne Berchon, François Bousquet, Sandrine Dury, Marianne Grison, Élisabeth Loubat, Cathy Lumale et Pascal Menut. Voilà, ça c’était pour l’aspect technique, l’aspect matériel et matériel humain. Maintenant qu’est-ce qu’on peut en dire ? Que je ne me suis pas ennuyé une seconde, que je suis reparti avec le sourire, que j’ai beaucoup ri, que j’ai ressenti comme une envie de se rapprocher les unes·s des autres, comme une envie de se voir montrer des émotions partagées par toutes et tous mais trop souvent gardées pour soi. Je pensais tout de même, au vu de la population présente tendance quinquagénaires et plus, qu’il y aurait beaucoup plus d’histoires à raconter tout de suite, ça a mis un moment à venir, comme quoi, l’âge n’efface pas la pudeur. Les comédiens et diennes étaient inventifs et tives, parfois mimaient les gestes, parfois les personnages, parfois jouaient les émotions, parfois répétaient les mots mêmes qu’ils et elles avaient entendus. Tous et toutes et tout ensemble, c’était foisonnant d’impressions. Chacun·e un petit tableau en formant un grand. Maintenant, une chose que je n’avais jamais remarquée : le renforcement d’une émotion par deux personnes jouant la même chose au même moment. Exemple : une femme est inquiète du fait que son bébé est toujours malade. Sandrine Dury (si je ne me trompe pas) entre en scène, faisant mine de tenir un bébé dans ses bras et d’être inquiète en le berçant vivement, ça marche mais c’est un peu bateau, on attend la suite. Les autres tardent à entrer, petit moment de manque d’inspiration, ça arrive, ça fait bien une heure qu’ils et elles jouent. Avant que Sandrine Dury n’ait eu le temps de s’essouffler totalement seule sous les regards, Anne Berchon arrive en renfort et copie chaque geste de derrière sa co-troupière (hum). Une vrai sensation de tension se crée, on a l’impression d’une réelle nervosité, on ressent l’émotion mieux. On a pas l’impression de voir deux fois le même geste, on a l’impression de voir ce geste plus fort. C’est assez indescriptible. Ça pouvait sembler n’être pas grand chose, c’était en fait très efficace. Que dire d’autre ? J’ai encore un concert à vous raconter. La prochaine fois que vous entendez parler de Playback Théâtre en tout cas, allez-y. Et de Magma, la troupe, pas le groupe, allez-y aussi.
Photo par Gwlad (rue Anatole France)
À 22h30 à la louche j’arrive au Bric À Brac, je tombe en plein concert de Gneiss Rock. J’ai dû rater bien une heure et de toute façon je ne pense pas être le plus calé pour en parler bien, je n’avais jamais entendu quoi que ce soit du genre. En arrivant, j’ai même demandé au mec devant la porte si c’était pas encore commencé parce que j’entendais rien et que depuis les images de la caméra projetées à l’étage on voyait le public assis sur scène semblant attendre que quelque chose se passe. C’était commencé et chut qu’il m’a répondu. C’était du bidouille noise, selon moi. Un mec appelé Ozzy Keller tripatouillait des instruments musicaux-ou-pas vintage qu’il avait semble-t-il bidouillés lui-même. J’étais bien incapable de déterminer à quel moment il faisait ce qu’il voulait et quand c’était un bruit dû à un faux contact. Tout était à base de bruit blanc filtré (à peine) et de samples overdrivés sous-mixés. Super chelou, c’est le moins qu’on puisse dire. Les gens, assis par terre, semblaient plutôt concentrés. En tout cas personne ne se foutait ouvertement de la gueule du musicien comme on pourrait s’y attendre devant un spectacle aussi inhabituel et des sons aussi peu agréables, bien que pas mal cherchaient des regards complices dans le public un sourire en coin, et qu’une bonne partie de la salle se soit barrée avant la fin. On a au moins évité la grosse moquerie crasse. Peut-être était-ce en partie dû au photographe à moustaches du XIXè siècle qui faisait douter les gens avec son allure hipsterisante : pouvait-il rire à gorge déployée et hurler au scandale, le public, ou se dévoilerait-il, en agissant ainsi, en pauvre masse rétrograde incapable de reconnaître une révolution artistique quand on la lui mettait sous le nez ? Ou alors les gens sont devenus plus corrects que dans mes souvenirs.
Le second groupe c’était Moteur! C’était psyché dans l’idée, jazzizant sur les bords, un peu rock dans le fond. Impros, compos, on aurait pas su dire. Tant mieux. Avec une bière dans le gosier et un joint dans les bronches, j’aurais sans doute réussi à me laisser porter par le tout, mais là j’avoue que sobre la sauce n’a pas pris. Ça manquait de jouer ensemble, je trouvais. Malgré l’effet recherché, je pense, de chacun dans son coin qui fait un tout et crée des effets par un hasard semi-contrôlé, y avait moyen de donner plus en s’écoutant mieux. En plus on voyait bien que les musiciens étaient tous bons, c’était le plus râlant. Tant pis, ça arrive. Au moins ils ont le bon goût de ne pas essayer d’accrocher le public par des genres aimés d’avance, par des mélodies ciselées pour le tube, de ne pas faire une musique démago quoi, et que le tout ne soit pas désagréable pour autant. Parce que c’était quand même très agréable, juste, y avait pas le truc pour m’emporter que l’étiquette psyché jazz qu’ils s’étaient collée m’avait fait espérer.
C’est bien compliqué de vous écrire chaque jour une note de blog susceptible de vous intéresser. Est-ce que c’est aussi compliqué que de prendre chaque jour sa caisse pour aller bosser dans une boutique de souvenirs l’hiver à Palavas ? Non. Oui. Ça dépend de ce qu’on entend par compliqué. Si vous posez des questions bêtes aussi, attendez vous à. Je ne finis pas la phrase parce que tout le monde sait très bien comment elle va se terminer. Je nous économise les clichés langagiers.
Hier un ami me disait que pour prendre le contre-pied des blogs « tendance » à séries « lieux où il faut être » je devrais faire une série « lieux où il ne faut pas être », mais n’ayant pas plus que ça le goût du sacrifice je ne suis pas tellement chaud pour aller me faire chier dans des endroits qui ne me plaisent pas tout ça pour vous amuser.
Où me disait-il ça mon ami ? Au bar de la Panacée. La Panacée c’est dur à trouver. J’y suis souvent allé, je me trompe encore de rue un coup sur deux. Hier je me suis trompé, par exemple. La Panacée, c’est pas chaleureux, mais y a une petite cour sympa. La musique est vraiment nulle, mais au moins elle ne vous empêche pas de vous parler. Les boissons sont chères, mais les bouteilles d’eau et gobelets sont en libre service et bien en évidence pour ceux·elles qui ne veulent pas boire d’alcool. Il y a des œuvres d’art, d’art contemporain (je ne parle pas d’époque, je parle d’art marchand), c’est souvent très mauvais, mais c’est juste à côté, dans la galerie jouxtant le bar et y en a jusque dans les toilettes.
Photo par Koinkoin (toilettes de La Panacée)
Ouh la la, vous vous dites. Galerie, art, toilettes, urinoir… il va nous parler de Marcel Duchamp. Et bien non, je ne vais pas vous en parler. D’une parce que je n’ai aucune idée précise de ce dont je vais vous parler, et de deux parce que je n’y connais rien en arts plastiques. Je sais pas si cette expression est toujours d’usage en dehors des études. Mais attention, ce n’est pas quelque chose dont je suis fier, fier d’être ignorant ce serait quand même quelque chose, non, j’en aurais même plutôt honte si je ne m’étais pas rendu compte avec les années qu’on ne peut pas tout savoir sur tout. Je sais pas mal de choses en ce qui concerne les arts de la musique, de la littérature, de la B.D. et des magazines satiriques des années 60, mais pour ce qui est de la photo, de la peinture, de la sculpture ou des structures (c’est pas ça le mot, non ? des installations ? vous voyez, j’ai même pas le vocabulaire), ben j’y connais rien. Alors c’est pas moi qui vais vous parler de Marcel Duchamp, né à Blainville-Crevon (Seine-Maritime), le et mort à Neuilly-sur-Seine, le , qui est un peintre, plasticien, homme de lettres Français, naturalisé Américain en 1955. Depuis les années 1960, il est considéré par de nombreux historiens de l’art et de critiques comme l’artiste le plus important du XXe siècle. Déjà, André Breton le qualifiait d’« homme le plus intelligent du siècle ». Notamment grâce à son invention des ready-mades, son travail et son attitude artistique continuent d’exercer une influence majeure sur les différents courants de l’art contemporain. Il est vu comme le précurseur et l’annonciateur de certains aspects les plus radicaux de l’évolution de l’art depuis 1945. Les protagonistes de l’art minimal, de l’art conceptuel et de l’art corporel (body art), dans leur inspiration, leur démarche artistique et idéologique, témoignent de l’influence déterminante de l’œuvre de Duchamp. Il aurait également été, d’après les nombreux essais qui lui sont consacrés, l’inspirateur d’autres courants artistiques dont le pop art, le néodadaïsme, l’op art et le cinétisme.
Bon, je vais pas vous copier l’intégralité de l’article Wikipédia, les meilleures blagues sont les. (voir explication plus haut)
Mais il est déjà 08h45, l’heure d’aller faire un tour du côté du marché des Arceaux. Je vais y humer l’ambiance et mater les livres des bouquinistes que je pourrai pas acheter ce mois-ci. À l’esplanade Charles de Gaulle aussi y a des bouquins, mais y a pas de légumes bio de producteurs locaux et puis ils sont jamais installés avant 10h, je n’y passerai donc qu’une fois que j’aurais bien fait le tour des Arceaux.
Sur ce, bon samedi bien gris ! Et qui sait, j’aurai peut-être un truc intéressant dont vous causer demain. Même si rien n’est moins sûr.
Ah mince ! C’est maintenant que j’ai la bonne idée. J’aurais dû vous parler du marché de l’art et du marché des Arceaux ensemble dans une grande métaphore qui vous aurait scotché·e, mélangeant sérialisme et agriculture biologique sans vous laisser vous apercevoir que je n’y connaissais rien ni en l’un ni en l’autre. Dommage.
taptaptaptaptaptaptap tap Ouf !! Vous êtes encore là, désolé, ça a pris plus de temps que prévu, mais c’est bon j’ai les photos pour les jours à venir. Bon, ben il ne me reste plus qu’à vous causer d’un truc intéressant. On va causer Art Urbain au centre ville de Montpellier.
C’est vraiment dommage qu’hier matin je me sois perdu en chemin parce que du coup je n’ai pas pu vous partager l’info comme quoi le soir même à 18h30, Sylvie Léonard donnait une conférence sur le Street Art dans l’Écusson à la Salle Bonnet, rue des Étuves. Bon, c’est sans doute aussi parce que j’avais pas pensé à zieuter les programmes et que je ne l’ai moi-même appris que quand mon pote Koinkoin m’en a informé à 15h. Mais allez. On y va, on a rien glandé hier, aujourd’hui ce sera un peu long. Je dis on, je devrais dire moi, vu que c’est pas vous. Même si d’une manière générale vous ne foutez pas grand chose non plus, c’est moi qui doit toujours tout écrire, et le partage des tâches alors ? Remarquez, vous me lisez, c’est déjà pas mal, moi jamais je n’en aurais trouvé la force. Vous êtes des gens bien au final. Mais je m’éloigne. Où en était-on ? Oui. La conférence.
On a fait un grand tour des colleuses·rs avec Mara, Zoulette, Sunny Jim, Cleps, Madame Moustache, cssJPG, Kirrikoo Pineapple, Noon, Al et Débit de Beau. Des pochtrons pochoiristes : Sunra, Guaté Mao, Ose. Des peinturlureurs : Oups, Loko, Maye, Honk, Mist, Ceno, Zest, Salamech. (Oui je sais les pochoirs aussi, c’est de la peinture, m’interrompez pas à tout bout de champ sinon on va pas y arriver. Je sais aussi que certaines·s artistes franchissent les genres, mais dites-donc, vous allez m’emmerder longtemps avec vos remarques mesquines ?) Des inclassables, en faisant un détour par Mad’Art et leurs trompe l’œil, Invader et son fameux réseau de points d’invasion qui donne un space invader vu du ciel si on les relie, et Monsieur BMX, qui permet à tout un chacun de bluffer ses amis·es ne connaissant pas Montpellier en leur faisant faire le tour des vélos muraux.
Voilà, ça c’était du lâchage de noms en règle. Si le sujet vous intéresse ou que vous êtes assez curieux·se, je suis sûr que vous aurez vite fait de tous bien les noter et de visiter leurs sites pour voir qui fait quoi, si vous vous en foutez au moins c’était compact vous ne vous êtes pas fait·e chier bien longtemps. On va passer au déroulement de la conf, maintenant. Vous inquiétez pas, ce sera court —mensonge—, y a pas grand chose à dire.
Photo par Gwlad, qui aime la mort et les jeux de mots, elle est vraiment irrécupérable (avenue Georges Clemenceau)
Alors, comment ça s’est passé ? Je me pointe un peu à l’avance à la salle, il doit y avoir une dizaine de personnes, je suis le seul de moins de cinquante balais. C’est pas péjoratif, j’aurais pu le rester toute la soirée que ça ne m’aurait absolument pas dérangé. Mais du coup la conférencière qui est déjà là —je vous ai dit son nom ? Non, je l’ai pas dit : Sylvie Léonard (vérification faite je vous l’avais dit)— vient me voir pour me demander si je pratique le Street Art, vu que j’avais pas l’air d’être le public habituel du lieu sans doute. Non, que je lui dis. Ah bon, tant pis. Pas croire qu’elle était déçue ou refroidie, pas du tout, je dis ça comme ça pour la forme, elle voulait juste savoir, elle a l’air d’une personne très sympathique, souriante et enjouée dans sa façon de parler de ce qu’elle aime. Ensuite, les gens sont arrivés, la salle était pleine, tous âges et sexes confondus. Je sens que là vous êtes en train de prendre pleinement conscience de mon génie en matière de description, attendez c’est pas fini. J’étais dans le coin de ceux qui étaient arrivés en premier, avec les personnes les plus âgées (la salle est habituellement un foyer troisième âge), ça sentait un peu le pipi. Un peu beaucoup pendant la conf. Je dis ça parce que j’ai lu un article qui disait que les personnes âgées ont une odeur caractéristique due à certaines molécules qui s’accumulent plus rapidement à la surface de la peau à partir de quarante ans, mais moi qui ai l’habitude de faire des conférences en maison de retraite, je trouve que l’odeur caractéristique des vieux, c’est le pipi, j’ai pas hâte d’atteindre les quatre-vingt balais, si ça devait m’arriver. Mais je digresse encore. Prévenez-moi quand ça me prend, je me rends pas compte.
La conférence était pour une grosse partie un passage en revue des artistes que j’ai nommés·ées plus haut. On était bien, on communiait dans le plaisir de revoir leurs œuvres de ces dix dernières années, qu’on avait toutes aperçues en se promenant ici et là, de choper les noms de ceux et celles qui ne signent pas forcément. On est passé de catégorie en catégorie, comme je l’ai fait plus haut, à chaque fois un genre, collage, pochoirs, graff, et ses origines, ses précurseurs dans le monde. On a détaillé les démarches de certains. Une question intéressante soulevée par la conférencière qui m’est restée : l’employé municipal face au beau. Que fait-il ? Il est sensé tout effacer. Elle ne l’a pas seulement soulevée la question, elle est allée la leur poser. Réponse : « quand on trouve ça beau, on ferme les yeux, on efface pas, on attend de recevoir un ordre qui nous demande expressément d’en effacer un en particulier, là on est bien forcés de s’exécuter. » Espérons que les agents de la ville conservent ce goût du beau encore longtemps. Ça égaye leurs tournées et nos journées. J’ai mis des guillemets autour de la réponse, mais c’est juste une retranscription de l’idée générale. Je suis pas journaliste, je fais ce que je veux. On a causé aussi du Verdanson et de son investissement par le graffiti, si vous n’avez jamais fait gaffe, vous avez vraiment du caca dans les yeux ou vous ne sortez pas de chez vous. Apparemment il y a pas mal d’interactions entre graffeurs·ses dans ce lieu, donc à la fin, j’ai demandé à la conférencière, qui a semble-t-il interviewé pas mal d’ actrices·eurs du milieu, si à l’occasion de leurs « cousinades » ils causaient un peu des bombes de peintures balancées dans le cours d’eau, certains étant un peu militants humanistes, est-ce que la question se posait, de temps en temps, du respect de la faune et flore du coin. J’ai bien senti que c’était une question qui embêtait un peu. Dommage, j’adore ces lieux de graff, je m’émerveille devant dès que j’y passe, je voulais pas basher, j’aurais juste aimé savoir si c’était un sujet discuté dans le milieu. Ça me rend un peu triste tous ces produits balancés à la gueule des poissons et des oiseaux qui n’ont rien demandé et qui ne peuvent même pas profiter des œuvres pour palier un peu ce désagrément. Humaniste ça va, écologiste tant qu’on rentre pas dans le détail, ça peut le faire, animaliste vous faites chier tout le monde.
Bon, l’article commence à être long pour une note de blog, personne ne va la lire jusqu’au bout. J’abrège. La conférence était très bien. Ça c’est dit. Je vais vous parler de la conférencière, parce qu’elle sort un livre sur le Street Art à Montpellier, apparemment il n’en existe pas encore, où il y aura tout ce dont je vous ai très mal parlé dedans. Elle, Sylvie Léonard, était prof d’arts plastiques en collège à Paris ou autour, avant, puis elle est descendue dans le sud, et a encore été enseignante, ou formatrice d’enseignants de ce que j’ai compris. Elle a sortie pas mal d’ouvrages concernant l’art en général, et sur Montpellier. Elle va lancer une campagne de financement participatif pour son bouquin aujourd’hui, sur KissKissBankBank. J’ai cherché le projet mais il est pas encore en ligne, je rajouterai le lien ici quand ce sera le cas. Si le sujet vous intéresse, hésitez ou n’hésitez pas, c’est pas à moi de vous le dire, je suis pas VRP. Je vous dis juste que ça existe. Que ça va exister.
(Edit du dimanche 18 février: il est là https://www.kisskissbankbank.com/montpellier-street-art-le-livre–2 )
Dernier point et sans transition, pour ceux qui veulent faire des courts-métrages c’est ce soir la réunion Kino pour monter les projets qui seront travaillés au cours des deux prochains mois. Plus d’infos ici : http://kino-mtp.fr/ et là #015 – EnKino core, touKino jours.
Allez, bonne journée à vous mes bichons, merci d’avoir tout lu si c’est le cas, je vous embrasse bien tendrement. À demain.