…et dont je vous parlais hier s’appelle toujours Don’t Think I’ve Forgotten: Cambodia’s Lost Rock And Roll, et il est remarquable. C’est bien dommage qu’on ne le trouve qu’à la location, et un peu cher.
Que vous en dire maintenant ? Qu’il donne envie de trouver toutes les chansons des artistes présentés ? Oui. Qu’il donne envie de prendre un instrument, de monter un groupe avec ses amis et de chanter ? Oui. Qu’il fait voir comment liesse et horreur sont juxtaposées sans transition aucune sur la frise du temps ? Oui. Qu’il rappelle qu’il n’y a rien à attendre de bon des gouvernements américains ni des communistes ? Oui. Que vous devriez vraiment le regarder ? C’est vous qui voyez. Que si vous êtes sensible vous devriez quand même prévoir un paquet de mouchoirs ? Oui.
Les images sont d’archives. Les interviews sont récentes. Les langues sont le khmer, le français et l’anglais. Les artistes sont, entre autres, Sinn Sisamouth, Ros Serey Sothea, Sieng Vathy, Pen Ran, Huoy Meas, Yol Aularong et les groupes Baksey Cham Krong et Drakkar.
Bon, on va pas s’éterniser là-dessus. Matez-le, matez-le pas, à vous de voir. Vous avez toutes les infos nécessaires pour ou pour pas.
Tout cela m’a quand même rappelé que, quand j’étais gamin, le patron de ma mère était Cambodgien. C’était pas un gars très sympa. C’était même un vrai con. Il a viré ma mère parce qu’elle était enceinte de moi, elle avait 21 ans. L’a reprise plus tard. L’a jamais augmentée, alors qu’elle était l’une des meilleure vendeuse de la ville dans son domaine. Ma mère a fini par se barrer de là, avec toute sa clientèle. Tant pis pour lui. Je sais pas comment ni pourquoi ni quand il a atterri en France. Le mec était quand même patron d’une des plus grandes pharmacies de la ville.
Bien plus sympathique, l’une des collègues de ma mère de la même époque était également Cambodgienne, assez maltraitée par ce patron également. Je crois avoir compris qu’elle lui devait quelque chose. Peut-être simplement le fait d’avoir du travail. Elle était extrêmement gentille, et je me souviens d’elle toujours souriante. Elle nous offrait souvent de la nourriture traditionnelle et des nems qu’elle nous disait préparer le soir avec ses enfants devant la télé. Généreuse, et pourtant pas très argentée : au smic, comme ma mère, mais seule avec deux enfants. Son fils était un peu plus jeune que moi et je me souviens que ma mère lui donnait tous mes habits dès qu’ils devenaient trop petits pour moi. Ma mère devait l’aimer pas mal, parce qu’en vérité elle me poussait souvent à lui donner mes habits même s’ils m’allaient encore bien.
Je vous parle de ça… j’avais entre 6 et 9 ans je pense, c’était la première moitié des années 90. Maintenant que je connais un peu mieux l’histoire, je me demande par quoi ces gens sont passés.
Allez, secouons ces souvenirs ! Demain on part sur autre chose. Je sais pas quoi encore, mais je trouverai bien.
…mais dont j’ai écouté la bande son des dizaines et des dizaines de fois, Don’t Think I’ve Forgotten: Cambodia’s Lost Rock And Roll, est un documentaire réalisé par John Pirozzi.
L’album, de la musique du film, je suis tombé dessus par hasard à la bibliothèque de Lyon. Je l’ai écouté, je l’ai adoré, je l’ai copié, j’ai scanné le livret, j’ai conservé tout ça comme un trésor précieux, car à l’époque je ne trouvais aucun moyen de me procurer le disque ou documentaire sur internet ou en boutique.
Petit saut en arrière. 1941. Norodom Sihanouk a 18 ans. Et 18 ans, ça se fête, on vous fait de beaux cadeaux. Le cadeau de Norodom Sihanouk, c’est d’être couronné roi du Cambodge. Il aurait peut-être préféré un vélo, mais enfin, un cadeau c’est un cadeau, il dit merci et il embrasse la famille parce qu’il est poli.
Et il n’est pas que poli, il est également cultivé et raffiné. Il peint, il écrit des poèmes, il réalise des films, et, comble du raffinement, il renvoie les Français chez eux en 1953 en négociant l’indépendance du Cambodge qui fait jusque là partie de l’Indochine française.
Mais en vérité, ce qu’il aime par dessus tout, ce bon roi, c’est la musique. Il compose, il fait des concerts, il chante, il joue du sax, il connait la musique classique européenne, la musique moderne états-unienne… tout. Il fait monter des orchestres nationaux, fait organiser des concours de chants aux quatre coins du royaume. Il inspire toute une jeunesse à prendre les instruments et à faire du monde sonore un monde plus beau. Le métier de musicien n’était pas un métier noble ? Il le deviendra, en partie grâce à son influence.
Et voilà ce qu’on peut entendre au Cambodge dans les années 60 et jusqu’en 1975 :
Pourquoi jusqu’en 1975 ? Parce que depuis quelques temps déjà, les Américains mènent leur guerre chez les voisins, le Vietnam et déstabilisent toute la région. Sihanouk souhaite que son pays reste neutre, mais perd peu à peu de son influence. En 1970, son régime est renversé au cours d’un coup d’état soutenu en douce par les Américains (pour changer).
Dans une tentative de revenir au pouvoir, il s’allie avec ses adversaires d’alors, des communistes, qu’on appelle les Khmers Rouge. Une grande partie des paysans et des campagnards les rejoignent tout en restant fidèles au roi. Ça peut chémar, s’est-il sans doute dit. Ben ça a pas chémar. Pas du tout.
Les Khmers Rouges n’ont aucune intention de partager le pouvoir, veulent tout mettre en commun mais prêtent pas leurs jouets ceux-là. En avril 1975, ils le prennent totalement, le pouvoir. Ils appliquent alors leur idéologie radicale, radicalement. Plus de possessions personnelles, plus de liberté de mouvement, le pays est transformé en une immense ferme-prison. Et ils massacrent, massacrent, massacrent tout ce qui n’est pas de leur bord, ceux qui ont eu des liens avec le gouvernement précédent, les minorités ethniques. Combien de morts ? Oh… 1,5 à 2 million de personnes. Un quart de la population totale, à la louche, on va pas chipoter.
On estime aujourd’hui que 9o% des artistes et des intellectuels sont morts exécutés, morts de faim ou de maladie. Rock is dead, et c’était vrai.
Cette histoire me hante. Ces chansons aussi. Et si je les aime d’abord pour la musique en elle-même, elles ont maintenant une profondeur inatteignable par un tube de l’été quelconque, grâce à cet album et à son livret très détaillé, où tout ce que j’ai écrit ici est raconté (en anglais), et où sont dressés en doubles pages les portraits d’une quinzaine de musiciens de l’époque.
Et vous savez quoi ? Aujourd’hui, en rédigeant cet article, j’ai découvert que le film était enfin accessible. On peut le louer sur viméo. Vous savez maintenant comment je vais utiliser le temps libre qu’il me reste avant d’aller au travail. Je vous laisse avec le teaser.
Mais Feldo y est. Oui, encore Feldo, toujours Feldo. Heureusement que j’ai des amis qui font des trucs, ça me permet de vous occuper pendant que mon blog est en jachère.
Et où est-il donc, Feldo ? En République Tchèque. Enfin non, il est en France. C’est moi qui suis en République Tchèque, mais c’est lui qui en parle. Et où en parle-t-il donc ? Eh bien sur le site fiction-interactive.fr, dans l’article : Films interactifs – Kinoautomat.
Ici pas de conseils touristiques, mais un très intéressant article sur un film produit il y a une cinquantaine d’année, précurseur d’un certain procédé cinématographique.
Sur ce, je retourne me faire exploiter par les stakhano-capitalistes que sont mes patrons, et j’espère que d’ici quelques semaines j’aurais à nouveau le temps d’enrichir le site plus fréquemment, vu que je viens de donner ma démission.
Alors ça va mieux vous ? C’était pas la forme hier. Comment ça moi ? Moi, ça allait très bien, seulement je ne voulais pas vous laisser seul·e à votre déprime alors, par solidarité, vous voyez quoi… Enfin, aujourd’hui vous avez repris des couleurs, on va en profiter pour causer un peu d’autre chose. On va causer cinéma.
Hier, donc, j’étais au pub. Et oui. Pas pour boire, pour voir un film, faites un effort s’il vous plaît. J’avais lu le matin même dans le e-metropolitain (comme l’article parlait d’autre chose que de gendarmes, de flics, d’affaires scabreuses et de faits divers morbides je n’avais pas reconnu le site au départ) qu’un film Montpelliérien, Du Satin Blanc, devait être diffusé le soir même au pub tendance irlandisante O’Sullivans. Donc, moi quoi faire ? Petite journée petit moral, soirée film : c’est idéal. Je me dis allons-y. S’il est pas bien ça me donnera l’occasion de le critiquer sur mon blog (voyez si je suis vilain quand j’ai pas toutes mes vitamines), s’il est bien je pourrai en parler aussi. Je vous spoile la fin de l’article, au cas où vous n’ayez pas le temps de le lire en entier parce qu’il est long : j’ai passé un très bon moment.
Est-ce que je vous raconte comment je n’avais pas vérifié l’heure avant de partir et que j’étais en avance, et comment je suis allé marcher une heure après avoir pris ma place parce que je n’ai plus une thune et que c’était soit la place pour le film, soit un jus de tomate ? Non, je ne vous le raconte pas, vous n’aurez qu’à l’imaginer. On va passer au film.
Juste avant, je tiens à dire que les spectateurs étaient accueillis par Gloria Rodenas et Camille Amilhat. Gloria Rodenas, c’est la réalisatrice du film, elle est également co-scénariste et actrice. Camille Amilhat est elle aussi co-scénariste et actrice. Si j’ai bien fait mes devoirs, je ne dirai pas de bêtise en racontant qu’elles sont toutes les deux à la base du projet, et donc qu’apparemment elles l’accompagnent attentivement dans les lieux où il est projeté. C’est une preuve que leur film leur tient à cœur. Je ne leur ai pas demandé si elles étaient présentes à chaque fois, mais si c’est le cas elles ont dû voir du pays puisque le film a été sélectionné pour des festivals à Moscou, Calcutta et Aoste, et a même remporté deux fois le prix du meilleur long-métrage indépendant à Londres et à Berlin. Indépendant, il l’est, car le financement s’est fait en bonne partie sur KissKissBankBank (8500€). Le reste du financement ce sont deux aides : une par la ville de Montpellier via la Bourse Initiative Jeune, l’autre par le Crédit Mutuel via le prix Jeunes Qui Osent. Je crois que Gloria a annoncé les chiffres exacts de ces subventions-là, mais j’ai pas été assez rapide pour noter, dommage. Ça, ça aurait pu vous intéresser si vous étiez jeune réalisatrice·teur. Heureusement que je ne suis pas payé pour écrire, ce serait un scandale.
Vous en voulez du Montpellier ? Du Satin Blanc vous en donne. Des rues, des places, des références, ça foisonne. Dès la séquence d’introduction. C’est plaisant. En tant qu’habitant de la ville on s’identifie pas mal. Regardez, les verres dans lesquels les personnages boivent le pinard, c’est ceux des Estivales, comme chez tout le monde ici. On ne les voit pas se briser à peine posés dans l’évier, mais on l’imagine très bien. Ce n’est pas l’essentiel du film, ce Montpelliéranisme exacerbé, mais c’est quand même agréable de voir sa ville comme un décors de cinéma pour une fois, plaisir d’ordinaire réservé aux Parisiens. La dernière fois que j’ai vu Montpellier dans un long-métrage, c’était dans Didier, la comédie d’Alain Chabat dans laquelle il joue un labrador transformé en homme. Hum.
L’histoire… Mais ai-je envie de vous raconter l’histoire ? Non j’en ai pas envie, j’aimerai plutôt vous parler de ce qu’a provoqué le film chez moi. Le synopsis vous pouvez le trouver n’importe où. Enfin on a quand même besoin de parler des personnages avant, ne serait-ce que pour nommer les acteurs principaux. Les personnages, donc : quatre jeunes entre vingt et trente ans, chacun leur genre, chacun leurs soucis. Gloria RODENAS joue Rose, employée d’un salon de coiffure, sur le point de se marier. Camille AMILHAT joue Lily, jeune fille qui semble enchaîner les relations extra-courtes et qui aimerait bien trouver le bon mec. Lise-Dehlia CHEMSSEDDOHA joue Sarah, jeune mère au chômage qui élève seule sa fille de six ans, Amina (jouée par Léna TASSEL). Enfin, David GUERCHON joue Simon, jeune mec qui cherche son homme parfait, en attendant lui est l’ami parfait de Sarah.
Voilà. Qu’est-ce que je voulais en dire de ces personnages ? On écrit, on écrit, et puis on fini par se perdre. Laissez-moi me relire. Ah oui. Les personnages sont tout le film. C’est un film réaliste, il n’y a pas plus d’intrigue qu’il n’y en a dans nos vies. Il y a des évènements, il y a des attentes, de la part des personnages et donc des spectateurs, mais il n’y a pas de dénouement d’une situation attendue depuis le départ dans un grand feu d’artifice. Et ça, ça ! C’est vraiment bon. Ça fait du bien. Attention, je ne dis pas qu’il n’y a pas de progression visible au cours du film. Il y en a. Chaque histoire avance de son côté et notre relation aux personnages se développe, donc on se laisse être de plus en plus touchés·ées par eux. Autrement dit, les évènements prennent de l’importance à mesure que la bande en prend pour nous, mais on ne nous impose simplement pas une histoire principale. Choisissez celle qui vous plaît le plus, et au final laissez-vous séduire par toutes.
Ce qui m’a le plus touché chez ces personnages, c’est, outre le fait qu’ils soient tous extrêmement sympatiques et qu’on aimerait faire partie de leur groupe d’amis, la manière dont chacun·e semble être dans une situation parfaite à un moment donné, mais comme en vérité chacun·e peut se mettre à souffrir une fois seul·e dans son coin. Et de quoi chacun·e souffre-t-il ou t-elle ? De peines de cœur. Évidemment. Pas très original vous allez me dire. Non. Mais c’est bien fait. C’est doucement traité. Oui, c’est ça. D’une, je trouve que c’est un thème important de notre époque. Aujourd’hui, chacun·e se montre sous son meilleur jour, publie son meilleur profil, raconte ses meilleures anecdotes, passe sous silence ses doutes et chagrins. Mais même la nana super mignonne qu’a l’air d’avoir tous les mecs qu’elle désire à ses pieds connaît ses moments de solitude, même la fille qui va se marier avec l’amour de sa vie a ses petites faiblesses dans son rapport aux autres qui finissent par lui nuire, même la bonne pote qu’a toujours la patate et le sourire au bec, qui fait marrer tout le monde, des fois elle chiale le soir quand elle est seule. Et de deux, c’est traité sobrement, c’est très naturel. Rien de plus rien de moins que ce par quoi nos amies·s et nous sommes tous passées·s. Pas de grand drame. Pas de violons en renfort des situations désespérées, de grands cris, de vaisselle qui se brise. Quand les personnages pleurent, ils pleurent en se cachant, avec toute la pudeur qu’on met dans ces instants-là. Quand ils souffrent dans une scène, rien ne vient nous forcer à trouver plus d’intensité à celle-ci qu’à la précédente, celle où le petit groupe passait du bon temps ensemble, où l’on se réjouissait justement des liens forts qui peuvent se tisser entre des personnes qui s’aiment, qui se choisissent comme famille. Il y a pourtant des passages assez poignants, moi en tout cas j’en menais pas large quand j’ai compris ce qu’impliquait la scène tournée à la place de la Canourgue (c’est ma façon de spoiler le moins possible, tant pis si vous comprenez rien à ce que je raconte), mais ce n’est pas parce qu’on m’y a incité en me piquant les côtes avec du piano triste, ni en me découpant des oignons en rondelles de ralentis dramatiques sous le nez (cherchez pas, ça veut rien dire). Non, c’est parce que je m’étais lié au personnage et que je me sentais concerné. J’avais envie de faire quelque chose pour elle, mais en tant que spectateur, hélas, j’étais impuissant.
Sur ce film souffle un petit vent frais, donc. L’histoire n’est pas ultra originale, c’est vrai. Comment le serait-elle puisqu’il s’agit du quotidien de personnages qui pourraient être vous, qui pourraient être moi ? Mais je suis resté dans le film du début à la fin, je n’ai pas décroché un seul instant quand bien même, à l’exception des acteurs principaux, le jeu était parfois approximatif. J’aurais vraiment aimé les connaître ces personnages, ils me semblaient exister pas loin, à deux rues de chez moi. Ils m’ont rappelé ma vie de jeune adulte, la vie en groupe d’amis, des choses qui me manquent un peu aujourd’hui. Parle-t-on du fait que dans les cinq personnages principaux il y a trois jeunes femmes, une petite fille et un seul mec, et qu’il est homo ? Non. On n’en parle pas, l’article est déjà bien trop long pour une simple note de blog comme ça en passant, mais ça fait également du bien cette originalité de plus. Je le déplore bien, que ce soit une originalité, le fait de ne pas avoir un mec hétéro qui finira par séduire une nana en tant que personnage principal, mais dans le monde dans lequel on vit, c’en est une. Message aux producteurs bornés : en tant que mec hétéro moi-même, ça ne m’a pas empêché de m’identifier aux personnages. Osez sortir des modèles habituels, ça fait du bien à tout le monde.
Il y a beaucoup de choses à dire, et j’écris trop mal pour les dire bien. Si je devais résumer mes sentiments là, vite fait : je suis allé voir le film le moral dans les chaussettes et j’en suis sorti apaisé, un petit sourire aux lèvres. Je me suis dit que j’avais pas perdu mon temps. Je me suis dit aussi qu’il y avait des gens qui avaient dû soulever des montagnes pour faire un film qui parle de la simplicité en même temps que de la complexité du quotidien, des joies de la bande de potes et des petites souffrances solitaires, et que ça, ça faisait plaisir. Qu’elles et qu’ils avaient dû faire tout ça avec très peu de moyens et avec une volonté énorme, et c’était émouvant. Je me suis laissé dire par Gloria et Camille, en discutant deux minutes avec elles avant de partir, qu’un nouveau projet était en cours d’étude, on suivra ça de près. J’ai aussi entendu dire que le film existait en DVD, si vous n’avez pas l’occasion d’aller le voir diffusé en salle ou dans un pub, c’est une option. Moi j’avais même pas les cinq euros pour me le payer, tant pis. J’aurais bien aimé les encourager plus, d’autant que les sous récoltés par les entrées et les DVD servent semble-t-il à inscrire le film dans divers festivals autour du monde. C’est comme ça qu’un film indépendant vit. Doit-on le rappeler ? Je le rappelle.
Bon c’est trop long et c’est confus. J’arrête là. Bonne journée à tous et toutes et à demain.
Vous avez cru que je ne viendrai plus ? On est pas passés loin. Réveil à onze heures pour la première fois depuis un mois, autant dire que j’ai failli ne plus jamais me lever. Du coup on va faire simple. Vous vous doutez que je me suis couché tard et que je suis bien dans le coaltar. Pourtant pas d’alcool, pas une goutte ! Simplement quelqu’un à dû mettre quelque chose dans mes cigarettes sans que je m’en aperçoive. Je n’ai plus l’habitude qu’on me drogue à mon insu. C’est l’âge ça. Donc, simple aujourd’hui, on disait. D’une, une petite sélection de films Kino Montpellier de la dernière session, d’autre part le bouquin de Sylvie Léonard sur le Street Art au centre ville de Montpellier.
Vous : On veut des actes, pas des mots !! Moi : Ah comme vous dites juste, comme je vous comprends ! Je m’exécute.
Quelques films du Kino projetés en salle le 12 février dernier :
Je peux pas faire plus simple, plus efficace. C’est parfait pour un dimanche. Ne vous habituez pas trop quand même. Allez, je vais me recoucher. À demain.
Et bien, c’était une chouette soirée. La première partie surtout. Je parle de la soirée Kino d’hier. Rapport au billet d’hier. Il y a eu un entracte de quinze minutes. Pas d’apéro à l’arrivée comme les dernières fois où j’étais venu, j’aurais bien pris un jus de fruits mais ce n’est pas très important. La seconde partie c’était des films réalisés lors d’un Kino Kabaret à Marseille. Y a plus d’apéro parce qu’il faut faire des soirées à six-cent. C’est ce qu’on m’a dit. J’ai pas compris si c’était six-cent places ou six-cent euros pour la location de la salle. Un jour j’essaierai de mettre mes idées en ordre dans ma tête avant de les écrire mais c’est pas pour tout de suite. Le Kino Kabaret, c’est comme le Kino normal sauf qu’au lieu d’avoir deux mois pour les réaliser les films, on a trois jours. Enfin sept à trois jours. Eux ont eu trois jours. Ça se voyait. Mais comment ne se serait-ce pas vu. Je suis pas serein sur le premier se. Vous me direz vu le nombre de lectrices·eurs ça choquera personne. De toute façon j’irai pas vérifier. La première partie était bien. Mon ami qui réalisait ses premiers montages s’en est très bien tiré. J’ai même pas grincé des dents. J’ai même ri. C’était pas la perfection niveau rythme, mais c’était tout de même très fluide et bien marrant. On a eu en tout un roman-photo filmé, un film sur l’arrivée devant dieu, un film sur nous vivons dans une simulation, un film sur une conversation, un film sur la construction d’un grand bateau, un film sur les mecs qui étouffent leur femme au sens figuré, et une interview de Dieu. Ça c’était la première partie, donc. Quand tous les films seront mis en ligne quelque part sur le net, je vous ferai une petite sélection regardable d’ici. Pour la seconde partie, z’avez qu’a trouver un·e blogueur·euse provençal·e pour vous en causer. C’est pas que j’ai la flemme, c’est que je voudrais pas retirer le pain de la bouche à mes petites·s camarades, et quiconque dira le contraire n’est qu’une mauvaise langue.
Bon tout ça est bien bordélique mais je suis à l’ouest aujourd’hui. Remettez les phrases dans l’ordre vous-même, ça vous fera votre petit jeu du matin, style puzzle. Vous prononcez peuzeul, peuzle ou puzle, c’est votre affaire.
Allez, pour finir quelques indications sur les prochains évènements Kino et on s’en tiendra là.
Le thème de la prochaine session choisi hier par la salle est :
STEAMPUNK
Si vous souhaitez participer à l’un des courts-métrages à un niveau ou un autre, il vous faut venir à : La Friche de Mimi, 42 rue Adam de Craponne, ce vendredi 16 février à 19h30. On va se rencontrer, discuter, former les équipes autour d’un apéro. Chacun·e ramène à manger et à boire. Pensez-y sinon on se contentera d’avaler notre salive en espérant qu’elle ait du goût.
Si vous ne voulez pas mettre les mains dans le cambouis mais que vous voulez quand même exploiter le résultat des travailleurs, ce qui est tout à votre honneur, c’est-à-dire assister à la projection gratuite des travaux finis : la session se déroulera le lundi 7 mai, toujours au Centre Rabelais, normalement toujours à 20h. Mais j’aurai bien le temps de vous en reparler d’ici-là.
Bon, c’est tout pour aujourd’hui. Vous avez remarqué ? Je n’ai pas parlé de moi. C’est un tort. Je me rattraperai demain.
Mais non patates, c’était un blague. Vous êtes bien crédules. Un coup à vous faire enrôler dans une secte ou un parti politique, ça. Devriez faire gaffe.
Non. Ce soir, c’est le soir de la projection Kino Montpellier au Centre Rabelais. « Dieu existe », c’est le thème des courts-métrages qui y seront diffusés. Je peux vous le prouver, j’ai l’affiche :
Je dirai même mieux : je suis SUR l’affiche. Mais pas plus. Je me suis pas fait chier à conserver mon anonymat en dix-sept ans d’internet pour tout gâcher à l’aube du jour où les services secrets pourront envoyer un drone zigouiller quelqu’un d’un simple clic sur sa page facebook.
Normalement, j’apparais dans deux courts. Ça dépendra du scénariste monteur, aura-t-il eu le temps de tout terminer ? J’en sais rien, ce sera la surprise. Je ne sais pas combien il y aura de pas-longs en tout. Une dizaine au moins, sans doute. J’espère que vous appréciez à sa juste valeur ma propension à vous fournir des informations précises et vérifiées. C’est ce qui fait la force de ce blog.
Je vais pas vous refaire un topo sur l’association Kino Montpellier, vous trouverez une description de ce qui s’y fait dans la seconde partie du billet #011 – Et mes pellicules, c’est du cinoche ?. Pour visiter leur site, cliquez sur l’affiche ou trouvez le lien dans la section « les potes » du menu en haut à droite de la page.
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Puisqu’on en est à parler art montpelliérien, les rues en sont bourrées. Des graffs, des tags, des collages, des peintures au pochoir, des mosaïques pixelisantes, des demi-vélos comme surgissant des murs… On appelle ça le Street Art, qu’on aurait pu traduire par « art de rue », mais ne voulant pas faire trop de réclame pour ce tube de 2001 de la Fonky Family qui nous a tant saoulées·és, on a préféré traduire par Art Urbain. Si vous avez Twitter, je vous conseille de suivre le journaliste Montpelliérien Cédric Nithard qui semble passer ses journées dans les rues de la ville et ne manquer aucune occasion de photographier ces œuvres éphémères.
De notre côté, notre reporter photo Gwlad et moi-même avons arpenté notre bonne cité et avons chacun·e choisi une œuvre qui représentait à nos yeux la quintessence de cet art sur béton. Sans plus attendre, laissez-vous éblouir par la maîtrise époustouflante du trait sûr et de l’idée forte de ces deux génies anonymes :
Non, ne dites rien. Inutile. Vous êtes soufflé·e, je le sais bien. Et pour cause. Quittons-nous là pour aujourd’hui. Je me retire sur la pointe des pieds et vous laisse tout à votre ébahissement, des rêves pleins la tête, des étoiles pleins les yeux.
Voilà, on y est. Vendredi. Si je travaillais, je me dirais : « Voilà, on y est. Vendredi. » Et j’ajouterais même : « Youpi-pi-pi ! Ce soir c’est le week-end. » Youpi-pi-pi, si j’étais seul chez moi. Putain, en compagnie. On a sa petite fierté. Mais je ne travaille pas. Je suis en week-end depuis un peu plus de trois ans. Un an et demi d’allocations chômage, un an et demi de RSA. Je vois que ça vous intéresse pas ce que je raconte. Vous pourriez au moins faire semblant.
Bon. Anecdote : Savez-vous comment on appelle les Montpelliériens ailleurs en France ? C’est fou comme quand je n’ai rien à dire de particulier je me sens obligé de parler de Montpellier, tout ça parce que c’est dans le titre du blog. Comme si c’était plus intéressant que ma petite vie pour vous. C’est pas comme si j’avais de bons plans à partager. Au risque de me répéter vous n’êtes pas sur un blog mode, un blog tendance, un blog lieux chics. J’ai jamais pu saquer ça, la mode. C’est pourquoi je suis moche. Je l’ai bien cherché. Ouh le vilain, il s’habille toujours pareil. Ça c’était le passage pour que les gens qui aiment la mode et être in (on dit plus ça que dans les mots-fléchés non, être in ?) sentent bien que ce n’est pas une véritable attaque, que je n’ai pas de conviction profonde à ce sujet et que je suis prêt à accepter que je fasse juste un blocage bêbête sur la question. En vrai, j’ai quand même une petite dent contre les modes et ses faiseurs·euses-suiveurs·euses, mais quand on tient un blog à trois lecteurs·rices par jour, on ne peut pas se payer le luxe de risquer d’offenser la grande majorité des personnes les plus consommatrices de ce genre de produits.
J’étais parti pour ne plus parler de ma vie. Les Montpelliériens donc, vous savez comment qu’on les appelle dans le reste de la France, quand on est entre soi ? Les chômeurs à Ray-Bans. Et paf. Prenez-vous bien ça. (J’aurais dû écrire Montpelliériens·riennes / chômeurs·euses pour être systématique, mais je trouvais que ça avait moins d’impact. Au secours Delfeil de Ton.) Moi qui n’aime pas être catégorisé je suis bien content de n’avoir pas de paire de Ray-Bans, d’une, et de n’être plus au chômage, de deux, puisque je suis au RSA. C’est un peu comme les clientes·s de l’Up & Down qui sont appelées·és les déchets par les fidèles d’autre confession habituées·és des autres bars. Je suis donc également heureux de ne plus fréquenter les bars. Les patrons, eux, doivent faire un peu la gueule. Ne plus fréquenter les bars seul, s’entend. Je sors toujours à gauche à droite avec les potes, mais je suis maintenant abonné au jus de tomate. C’est pas si dégueu. C’est moins sucré que le reste des jus de fruits et autres sodas. On va pas s’économiser le foie pour se vautrer dans le diabète.
Pour me sortir du parler-de-soi, faut que je trouve un truc à vous dire. C’est bon j’ai trouvé. Heureusement que vous n’avez pas le détail des minutes qui se sont écoulées entre cette phrase et la précédente.
Puisque j’en étais à vous faire mon cinéma d’ancien alcoolo hypocondriaque, connaissez-vous le Kino Montpellier ? C’est l’antenne montpelliérienne d’une associations de fabriqueurs·euses de films format court. Je vous avais déjà parlé d’un ami qui tournait plusieurs pas-longs-métrages, et bien c’est pour le Kino qu’il le fait. Voilà le concept de l’asso :
Tous les deux mois, les différentes·s abonnées·és se retrouvent pour diffuser leurs productions dans un lieu de Montpellier, parfois le Gazette Café, parfois le Centre Rabelais. On diffuse donc les films, puis toutes les personnes présentes dans la salle sont appelées à proposer un thème pour la session suivante. On met chacun·e un petit bout de papier dans un chapeau —procédé hautement original— puis on en tire trois au sort, et la salle vote à mains levées pour valider sa thématique préférée. Dans la semaine qui suit, toutes·s les abonnées·és qui veulent participer à la session se réunissent en un lieu déterminé à l’avance. On forme des équipes. Qui veut faire un scénar ? Qui veut être réal ? Qui veut être perchman ? (silence dans la salle) Qui veut être comédien·ne ? Bref. Z’avez pigé. Une fois les équipes montées, reste plus qu’à bosser, et rendez-vous dans deux mois pour diffuser les chefs-d’œuvres.
Ce qui est sympa dans cette asso, c’est qu’on se mélange. Pro et amateurs·rices se côtoient et bossent ensemble. Ce qui est visé, ce n’est pas la production de dingue qui va en foutre plein les yeux à tout le monde. C’est d’une part s’amuser en faisant, d’une autre part rencontrer des gens sympa, encore d’une autre part voir le résultat en compagnie de ces gens sympa, toujours d’une autre part — – Décidément ça fait beaucoup, vous attendez combien de personnes ? – On sera quatre, c’est parfait — apprendre les uns des autres, techniquement et humainement. Lisez-donc leur devise et vous aurez tout compris, je vois même pas pourquoi je m’embête à expliquer quand c’est si bien résumé :
« Faire bien avec rien, faire peu avec mieux, mais le faire maintenant ! »
Sur le même principe un jour je vous parlerai de Numéro 0, mais je sais pas si vous êtes prêtes·s
ET DONC, prochaine diffusion Kino Montpellier : lundi 12 février, c’est dans 3 jours, au Centre Rabelais (27-29 Boulevard Sarrail), à 19h30. C’est gratuit. Je vous rappellerai ça le jour même.
Petit point culture : Le Centre Rabelais était, avant d’être une annexe du Corum, le cinématographe Pathé, première salle de cinoche de Montpellier, construite en 1908. Voilà, vous irez faire la sieste moins bête.
Bon, c’est assez pour aujourd’hui. Vous me répèterez dix fois d’affilée, le plus rapidement possible et en faisant toutes les liaisons : « En bon zinzin des azalées déjà j’allais aller jazzer aux allées en zinc des Alésiens ». Ça veut rien dire mais tout doit-il avoir un sens ?
Amis·es suicidaires, vous allez être déçus·es. Attendez ! Attendez !! Posez cette corde ! Là… Tout doux… Voilà. Bon. Écoutez-moi quand même avant de faire le petit saut. Bien que j’aie assisté à la séance ciné-débat d’hier au Diagonal à l’occasion de la journée de prévention du suicide, je n’ai pas grand chose à vous en dire. Je peux d’une part critiquer le film, mais si vous ne l’avez pas vu vous vous en fichez royalement, et si vous l’avez vu vous n’avez pas envie de revivre cet enfer, et d’autre part je peux vous filer les rares infos utiles qui ont été échangées dans la salle, mais c’est pas grand chose. Enfin, il faut bien que j’écrive quelque chose alors allons-y.
Commençons par le film, donc, et dans un deuxième temps je vous prodiguerai les quelques conseils que j’ai pu glaner. C’est une manière de vous forcer à lire tout l’article pour avoir droit aux tuyaux qui vous permettront peut-être de ne pas vous crever le cœur d’un coup de tournevis. Pas très glorieux comme procédé, mais si on n’exploite pas les gens dans le besoin, on n’exploite personne, comprenez bien. Allez, laissez-moi faire mon travail de blogueur, on discutera de vos petites revendications plus tard.
Le film. 1:54 qu’il s’appelle. Prononcez ün’sinkantkat avec l’accent Allemand. Le film est Québécois. Résumé : une poignée de bons acteurs au service d’un scénario affligeant de médiocrité. Image : très belle. Musique : juste ce qu’il faut de clichés et de répétitivité pour renforcer la niaiserie (au sens québécois, français, n’importe) du film. Scénario, donc : niveau projet cinéma de lycéens, sur le thème du harcèlement, destiné à des collégiens. Synopsis : Au lycée, Gentil 1 et Gentil 2 se font harceler par Méchant et ses sbires. Gentil 1 et Gentil 2 font des projets de science ensemble, ce qui leur permet de se retrouver seuls le soir dans un parc. Gentil 1 manque d’embrasser Gentil 2 alors qu’il feint de dormir un de ces soirs. Gentil 2 se fait toujours plus harceler au Lycée, quand on le traite de fif (tapette en québécois), il assume. Gentil 1 n’assume pas, il a peur d’être assimilé à Gentil 2 à qui il voulait rouler un patin quelques heures plus tôt. Gentil 2 se suicide.
Gentil 1 décide de ne parler à personne de la situation. Il décide de prendre Méchant sur son terrain. Le 800m. Oui. La course à pied. Il est bon, Gentil 1, il fait peur à Méchant qui risque de perdre sa place de champion. Méchant prend donc une vidéo de Gentil 1 dans laquelle il se fait sucer un fois bien bourré dans une soirée et le fait chanter. [insérer ici 1h30 de film sur la course à pied] Gentil 1 perd la compétition mais la vidéo est quand même diffusée sur les réseaux sociaux. Gentil 1 se fait harceler et décide de faire une jihadette grâce à ses cours de physique-chimie qu’il a bien tous suivis, il fabrique une bombe pour la faire exploser dans un club où tous ses camarades du lycée font la fête, mais en fait, c’est lui qui explose tout seul à la fin.
Ce film parle donc 10 minutes de suicide, 1h40 de harcèlement et d’athlétisme, et 10 minutes de terrorisme.
Bon je suis moi-même fatigué d’en parler, tant pis pour les détails, on va faire un entracte photo et passer à la suite.
Vous avez remarqué ? Notre photographe nous prend un vélo sur un balcon pour la seconde fois ? Un psychanalyste aurait bien des choses à dire à ce sujet. J’ai peur qu’elle n’aille pas très bien mais que n’osant pas nous le dire, elle cherche à faire passer le message par ses clichés.
Toujours est-il que cette photo est pile dans notre propos, contrairement au film dont je vous parlais : le suicide. Qu’est-ce qui peut pousser un vélo à être désespéré au point de se retrouver dans une situation aussi terrible ? Souffre-t-il de solitude ? On ne voit son propriétaire nulle part. Est-il moqué par les autres vélo qui passent en bas ? Va-t-il sauter ? Va-t-il pas sauter ? Il a pourtant l’air neuf et solide, il a une belle vie de balades devant lui, alors qu’a t-il ? Le propriétaire semble même avoir installé un étendoir anti-suicide juste devant le balcon, ce n’est donc certainement pas sa première tentative. Hélas, cela ne suffira sans doute pas, on le voit déjà passer une roue par dessus la rambarde, il semble déterminé à en finir.
Je trouve d’ailleurs ça un peu limite de la part de notre photographe de nous laisser dans l’expectative, sans nous indiquer si oui ou non il a fini par sauter, s’il est mort, si quelqu’un l’a secouru ? C’est jouer avec nos émotions. C’est du sensationnalisme.
Mais revenons-en au suicide chez les humains. Je ne suis absolument pas expert dans le sujet, alors je vais en parler en essayant de dire le moins de bêtises possibles. Pas facile. Commençons.
S’il vous vient l’idée de vous supprimer, le mieux, c’est d’en parler. Plusieurs choix s’offrent à vous : en parler à des proches, amis.es, famille. Il ne faut pas hésiter, dites-vous bien que la petite angoisse que vous susciterez chez eux n’est pas comparable à la douleur et à la culpabilité qu’ils ressentiront si vous passez à l’acte alors qu’ils n’avaient pas su déceler votre mal-être. Malheureusement, on le sait bien, c’est parfois impossible. Question d’entourage, de contexte social. Nombreuses sont les associations qui proposent alors des solutions anonymes pour pouvoir exprimer vos émotions, votre détresse. Par exemple S.O.S. amitié, qui propose une ligne téléphonique ouverte 24/24h, mais également un chat (genre internet, pas la boule de poils), si vous êtes plus à l’aise pour vous exprimer à l’écrit. C’est, d’après leurs dires, la solution privilégiée par les 15-24 ans. Il y a également Le Refuge, association qui vient en aide aux jeunes souffrant d’un rejet social à cause de leur orientation sexuelle. Cette dernière rappelle qu’elle prend les appels de toute nature, nombreuses sont les personnes qui veulent simplement parler, homosexuelles, bi, trans ou hétéro.
Petit détour par des chiffres assez effrayants. Ça touche tous les âges et toutes les couches sociales, le suicide. En France, on compte chaque année environ : 200.000 tentatives, 10.000 morts, 600 chez les 15-24 ans dont 200 liés à une homosexualité mal ou pas acceptée par l’entourage. Chez les 15-24 ans, le suicide est la seconde cause de mortalité (après la route).
Dans tous les cas dites-vous bien que vous n’êtes pas seul·e, et que beaucoup de personnes bienveillantes sont disposées à vous apporter de l’aide et du réconfort par tous les moyens dont elles disposent. En parler est libérateur, tous les médecins et scientifiques sont catégoriques à ce sujet. Osez parler.
En ce qui concerne l’entourage des gens qui vont mal. On sait bien que la solution c’est d’en parler, de faire parler, d’écouter, mais les personnes qui vont mal sont parfois tellement honteuses de leur situation, des idées noires qui tournent en rond dans leur tête, qu’elles ne feront pas la démarche d’aller vers l’autre pour en causer. Ces pensées ne font que les isoler d’avantage. C’est notre rôle à tous, en tant qu’amis·es, que famille, que professeurs, qu’humains·es, d’aller vers celui ou celle qui va mal et de lui montrer qu’on est disponible. Qu’on peut aider. Qu’on veut aider. Qu’on va aider. Bien des personnes n’osent pas demander à un proche qui va très mal si dans son désespoir, il ou elle a déjà pensé à mettre fin à ses jours, craignant de donner une idée qui n’aurait pas déjà été là. Hors, dans l’écrasante majorité des cas, c’est justement lorsque le sujet est évoqué par un·e autre que la personne en souffrance se met à parler, à se soulager, à —et c’est extrêmement important— se sentir comprise. Sachez simplement le faire avec tact, avec délicatesse, en adaptant votre vocabulaire et votre ton à la personne que vous avez en face de vous. Autre chose : à partir du moment où la personne répondra qu’en effet, ça lui trotte dans la tête de se foutre en l’air, il faudra prendre des dispositions, faire quelque chose. C’est une responsabilité, c’est sûr. Mais s’il vous plaît, ne fermez pas juste les yeux en attendant que ça lui passe ou que ça casse, par confort. Si ça casse, et ça peut casser, il sera de courte durée votre confort.
Voici une petite liste d’associations pour parler, être écouté·e et se faire aider, toutes ont des antennes dans plusieurs villes en France, n’hésitez pas à faire appel à elles :
Toutes ces associations ont aussi besoin de bénévoles, n’hésitez pas à y adhérer si vous avez du temps à leur consacrer.
Allez les potos, à demain ! La conversation sera plus légère, ce soir c’est théâtre, je vous raconterai. En attendant ne faites pas de bêtise, j’ai vraiment pas envie de perdre un·e lecteur·rice, déjà que j’en ai pas beaucoup. Déconnez pas, pensez à moi un peu, merde.