Me suis mis un peu à l’acrylique il y a environ un mois. À renfort de matos d’Action pour pas avoir peur de gâcher.
Pour l’instant rien de bien fameux, à part celle-ci. Je l’ai peinte et scannée, puis j’ai inversé ses couleurs et enfin je l’ai passée en noir et blanc. Et j’aime bien.
Je ne sais pas si c’est de m’être séparé de la femme qui me rendait heureux, ou d’être au chômage, ou d’être tellement allergique aux moisissures de mon appartement insalubre que mes yeux et ma gorge me brûlent constamment et que j’en perds le sommeil seulement il fait trop froid pour sortir prendre l’air, mais je ne supporte plus rien ni presque personne.
Le moindre mot de travers, le moindre regard en coin, le moindre des non-rires, la moindre des non-réponses et j’ai envie de cogner avant de me flinguer.
Je n’arrive pas à prendre de plaisir. A rien. Pourtant je me suis fait une installation aux petits oignons. Je me suis acheté une imprimante-scanner, deux tréteaux et une planche en bois sur laquelle je peux dessiner et peindre, j’ai de quoi faire de la musique à loisir… Mais rien. Je fixe mon écran. Je regarde mon plafond. Quelqu’un entame une discussion sur internet ? Vite vite, j’y cours ! Enfin il se passe quelque chose, une interaction humaine ! Mais à peine ai-je lu ce qui s’y disait que j’ai envie d’atomiser l’humanité entière.
Ne vous en faites pas, j’ai peut-être l’envie de cogner, mais je n’ai jamais frappé personne. Peut-être ai-je pincé une fois dans mon enfance, mais même ça je ne m’en souviens pas. Je ne suis pas dangereux. Je ne me trompe pas de cible. Bien vite, une fois l’énervement passé, c’est moi que je déteste d’être comme ça. Les autres n’y sont pour rien. Moi non plus je n’y suis pour rien, mais quoi, il faut bien que je me défoule sur quelqu’un, alors je me dévoue.
Il y a des gens qui, lorsqu’ils font des enfants, disent qu’ils donnent la vie. Ah qu’ils se pensent généreux ! Mais ils se leurrent, ce ne sont que de grands égoïstes, car ils ne donnent rien du tout. Ils imposent la vie. Qu’ils aillent bien se faire foutre.
Je vais essayer de recommencer à dessiner un peu mais je n’ai plus de scanner, et on m’a volé mon téléphone il y a une semaine, celui qui avait un bon appareil photo intégré. Alors je prends en photo avec ma tablette dégueu et j’essaie d’arranger un peu ça à l’ordi. Ça rend moche. Ça s’améliorera peut-être avec le temps.
Je ne sais pas si j’ai dépassé le pire de la crise avec ce burn-out. On verra bien. Ce qui est sûr par contre, c’est que vers fin juillet, quand la tête et le corps ont lâché en même temps, il s’est passé un truc.
J’avais envie d’écrire et de dessiner, mais mon cerveau refusait absolument de se concentrer sur quoi que ce soit. Pour ne rien arranger à cela, dans le but de calmer les angoisses dans l’immédiat, je me suis remis à fumer ces douces herbes qui rendent les choses plus légères. Automédication, pas bien, blabla. Je sais. Mais sur le coup ça m’a aidé.
J’avais vraiment envie d’écrire donc, et de la poésie avec ça, mais je n’arrivais pas à construire deux phrases qui se suivaient de manière cohérente, et alors trouver des rimes… Croyez-vous que ça m’ait empêché d’écrire ? Non.
Mon ami Enkidoux m’avait initié, il y a de ça environ 15 ans, à l’écriture automatique. Pas du genre de celle supposée transcrire par l’intermédiaire d’un médium les paroles des personnes décédées, non. L’autre. Celle qui consiste à écrire sans se laisser le temps de réfléchir à l’avance aux mots qu’on mettra sur le papier. Ça donne des résultats parfois amusants, parfois inquiétants, parfois juste illisibles. Tenez par exemple, l’un de ses textes.
Eh bien je me suis naturellement retrouvé à faire à peu près ça. Seulement, loin d’être un choix, j’étais simplement dans l’incapacité de faire autre chose. Il ne me restait plus que la forme, à peu près. Les mots existants se sont mis à côtoyer les inventions, et s’agençaient comme ça, mécaniquement et de manière assez fluide. Pas une rature, pas un retour en arrière. C’était en réalité assez jouissif.
Voici donc les quelques textes produits, intercalés de quelques dessins automatiques faits au même moment. Ça ne vaut pas grand chose, mais je voulais les avoir ailleurs que dans un carnet que je finirai par perdre un jour. Histoire de bien me rappeler de l’état assez singulier dans lequel je me trouvais.
Je disparais dans la frigourle Et l’herbe fraîche Mon encre sèche J’ai en mon cœur un cœur de poule Dont tu t’effraies Ô tourneflet Je vois au loin la grise ampoule Dessus la brèche Arganstrabèche Éclairant tristement la goule Dont tu t’effraies Ô tourneflet
Les passemûres s’inverligognent dans l’irmanante sandreboucle quand s’arne le lingot d’aubreverte et s’émoncule la varniotte au bas des andrebrumes.
Dans les fumeurs de cendre Un tout petit oiseau Vit parfois en décembre Jusqu’au mois de juignot Petit Petit Petit Tout doux comme un moineau Ce tout petit oiseau Boit, boit l’eau de la Sambre Et va cracher au feu Des vieux fumeurs de cendre Son colis d’arboiseau Pile au niveau des yeux
L’enfroigne était griponne Et l’auriculation Donnait au mascarponne Des airs d’unulation Ô fiers épondriaques Qu’on farlotte au bruzard Izarez les cardiaques Embrunés au blizzard
L’enfroigne était caduque Au coutant des artelles Et long etui de flête On riait aux appels Des languières éparses Au vent des quatres arts Pour les voitures sales On prusque les faltards Ô grand micoulaque Espatrie les miroufles Qui dansent dans l’été Respondit les effares Écarte les bussins Et souviens-toi du soir Des fous, des assassins On parque à la douleur Mutrissant les flandales A sasques secourues Par les virantes dames Du bal des suspendues Car savez-vous que diment Les moris de princesses Une purée de seins Une pincée de fesses Ah, pruce d’ici-bas Souviens-toi de décembre Et des estabajoies Qui revenaient de Langres On vit dans les marées Dans les manes marrées Les petits fiancs de Sambre Arriguer les diarrhées.
Qu’attendez-vous, Luirnes sans fard, Lorsqu’il est tard, Quand il fait lourd ? Le peignefeuille ? Celui qu’on cueille Aux mois gentils, Mai et avril ?
Dans la sombre fuite Des étals de fruits sans seaux Étaux sans suite On ressent les soubresauts Des tendres frites
Voilà, voilà. Vous voyez qu’en deux ans, la Belgique à eu le temps de faire son effet sur moi, entre cette mention des frites et deux fois le nom de la Sambre. Ça me plaît assez de constater que tout ça a touché mon inconscient.
Pendant cette période, qui a duré 3 ou 4 jours, j’étais bien sûr inquiet de l’état mental dans lequel je me trouvais, de la fuite de mes capacités intellectuelles (que je savais tout de même momentanée), mais j’ai véritablement ressenti à ce moment-là que ce genre de poèmes était peut-être le seul qui valait la peine d’être écrit ou lu. J’en étais convaincu. Depuis j’ai retrouvé quelques cases de mon cerveau et bon, je vais sans doute me relire La fin de Satan, Les Tragiques et tout Norge et je me dirai mon dieu quels génies, mais sur le coup…
Pour finir, ayant relu les textes d’Enkidoux pour l’occasion, je ne pouvais pas vous laisser sans vous partager son texte intitulé Poésie, en plein dans le sujet ! Vous pouvez également aller lire d’autres de ses textes, souvent à contraintes, sur son site principal Enkidoux.
Occuper son temps, occuper son temps… D’accord. Mais à quoi ? Un visual novel tiens, ce serait pas mal. J’ai envie d’en faire un, tout en français, qui ne suit quasiment aucun des codes habituels, sans romance, et visuellement éloigné du style japonais.
J’ai quelques idées de scénarios qui s’y prêteraient bien, mais la plupart seraient trop long. Il me faut me remettre Ren’Py dans les doigts dans un premier temps. Et pour ça je veux attaquer par un tout petit projet, presque improvisé. Que ça me prenne pas plus d’un mois.
Problème avec les visual novels quand on est seul : il faut écrire une histoire et des dialogues intéressants ou au moins drôles, dessiner des décors et des personnages avec une variété d’expressions faciales pour chacun, composer la musique, ajouter quelques bruitages et programmer le tout.
Même un petit projet, c’est long. Pour m’occuper, ça va m’occuper, vous allez me dire. Certes. Mais par quoi commencer ? D’autant que je ne sais pas dessiner. Enfin pas assez pour évoquer la moindre atmosphère dans un paysage. Et je sais que c’est l’étape qui va me bloquer. Tant que j’ai des décors et des personnages, je trouverai toujours des choses à leur faire faire.
Alors voilà, j’attaque les choses de front, et depuis quelques jours je cherche à transformer des photos de manière à ce qu’elles ressemblent à des dessins. Je fais ça sur Affinity Photo. Pas facile d’obtenir un résultat satisfaisant, mais on se rapproche de quelque chose.
Voici ce que ça donne pour l’instant.
Je n’ai pas encore compris ce qui faisait que ça marchait avec certaines images et pas d’autres. La luminosité, les contrastes tout ça. Autant de chose que je ne gère jamais en photographiant avec mon téléphone portable. Il y a encore des progrès à faire. Il me faudra sans aucun doute retoucher les images pour donner encore plus l’impression d’un dessin, et moins d’une photo. Il me faudra également ajouter de la couleur, car le noir et blanc lassera trop vite.
Là encore je me demande comment trouver le processus le plus rapide pour donner un peu de vie aux scènes sans trop me casser la tête. Faire de grands aplats à la Lucky Luke ? Avec une couleur unique mais qui changerait selon ce qui se passe dans la scène, pour donner un semblant de variété ? Je ne sais pas. J’ai tenté quelques trucs qui me font penser que quelque chose de sympa est possible, mais que je n’y suis pas encore.
J’ai bien aimé toutefois leur donner un côté un peu sale, et jouer avec l’outil d’inpainting (qui remplie les zones sur lesquelles vous passez le pinceaux en fonction du contexte), ce qui peut donner des résultats assez surréalistes ou inquiétants.
Ce qui me donne évidemment l’envie de faire un jeu dans lequel la réalité s’effondrerait en mode glitch ou quelque chose comme ça. Et bien sûr, l’atmosphère qui sortira des ces images influencera le scénario du visual novel. Parce que je ne suis clairement pas du genre à développer des techniques qui me permettent de retranscrire exactement ce que je veux pour une histoire. Si un jour j’estime avoir une histoire qui vaille le coup de travailler dans ce sens, je paierai une ou un graphiste.
Évidemment, si vous connaissez des techniques qui demandent peu de travail pour un résultat plus propre, n’hésitez pas à me filer le tuyau. Sinon je vais encore devoir trouver des explications abracadabrantesques pour justifier ma devise habituelle : vite fait, mal fait.
Je n’ai pas pu m’en empêcher, j’ai poursuivi mes expériences hier soir en rentrant de travail. J’ai avancé un peu. On ne dirait pas vraiment des veines, mais je sens que je ne suis pas loin de créer le premier générateur de varices invasives :
Les jours où je ne sais pas quoi raconter ici ne sont pas des bons jours. Hier, par exemple, n’en était pas un, je n’ai rien posté. Aujourd’hui non plus, mais je me force.
Si je n’ai rien à raconter, c’est que je n’ai pas vécu grand chose, ou rien appris de nouveau, ou rien fabriqué, ou envie de rien, ou que je suis très fatigué. Bon. Mais alors, pourquoi ne pas écrire une note de blog non pas quotidiennement, mais seulement quand j’ai quelque chose à raconter ? C’est bien normal, en tant que lectrice ou lecteur, de se poser la question ainsi. Je préfère également la qualité à la quantité. Mais pas en tant que moi qui tient un blog.
J’essaie de me discipliner. J’ai très facilement tendance à ne rien faire, ou à laisser tomber ce que je m’étais dit que je ferais. Je ne vois pas bien à quoi cette tendance personnelle pourrait bien me mener si je ne faisais rien pour la contrer, mais je suis convaincu qu’en tout cas elle ne m’aiderait pas à mener une vie plus agréable sur le long terme. C’est pourquoi je me force chaque jour à écrire quelque chose. Pour contrer ma nature. Évidemment, ce n’est pas la seule chose que je fais dans ce but, mais ça fait partie du package.
Pardon ? Vous plaisantez j’espère. Si vous êtes chaque jour heureuse ou -reux sans avoir le moindre effort à fournir pour l’être, c’est vous qui êtes bizarre.
Mais il y a également le fait que je ne suis jamais très fier de ce que je fais. Ou alors pas longtemps. Il peut m’arriver d’être satisfait une journée ou deux d’une mélodie, d’un texte ou d’un dessin aboutis, mais ça ne dure pas. Dès les 48h passées, j’ai souvent la sensation que cela n’est rien, que je n’aurais jamais dû le partager, et une grande honte m’assaille alors. La honte c’est pire que tout. La honte me donne envie de ne plus exister. Malheureusement, je crois devoir admettre que c’est souvent la peur et la honte qui motivent mes actions quand je ne me surveille pas.
Imaginez donc si, n’écrivant un article que lorsque j’estime que j’ai quelque chose de digne d’intérêt à dire ou à montrer, je devais assumer la qualité de ce que je fais. Impossible. En postant quotidiennement, j’espère que quelques personnes trouveront au milieu de tout ça une ou deux choses à leur goût, mais je me protège puisque j’ai toujours la possibilité de dire tu sais, quand on doit poster tous les jours, c’est normal que la plupart du temps ce soit mauvais.
Si, et je dis bien si, je ne devais poster que quand j’estime avoir quelque chose de digne d’intérêt à montrer ou dire, je ne posterais donc jamais. Ou alors, j’effacerais mes notes au bout de 48h.
Si vous êtes fins raisonneurs, vous pourriez opposer à ma démarche le fait qu’il serait sans doute plus important de travailler à assumer de ne poster que des choses que j’estime d’intérêt sur le moment, et à ne pas laisser peur et honte me dominer ainsi. Mouais. Peut-être un jour. Ça ne résoudrait de toute façon pas l’aspect se tenir à une discipline de la chose. Alors pour l’instant, vous allez encore vous farcir du quotidien à qualité variable. Ne croyez pas que je n’ai pas également honte de ça aussi.
Hein ? Oui, toutes ces images sont réalisées sur Affinity Designer à partir d’étoiles générées en SVG dans le Regular Star Polygon Generator. C’est bien, vous suivez mine de rien.
Hier vous avez eu droit à l’un des pires articles depuis la création du blog, mais aujourd’hui, j’ai pas chômé.
J’ai réussi à le coder entièrement, ce générateur à polygones réguliers étoilés. Ça m’aura pris du temps, mais il est là. Comme dit précédemment, je l’ai fait sur p5.js Avec, on peut obtenir des étoiles comme ceci :
J’ai même ajouté quelques options. Tout à base de boutons, pas à mettre un seul chiffre dans une seul ligne de code. C’est prémâché.
Le générateur permet d’exporter en .png, mais surtout en .svg ! Car, bien sûr, l’intérêt principal de ce générateur est d’obtenir rapidement l’image vectorielle d’une étoile parfaitement régulière afin de pouvoir facilement la modifier pour s’en servir dans différents projets graphiques.