Je me réveille. Il fait fatiguant. J’ai pas regardé la météo, mais je sais ce qu’aurait dit le présentateur : attention, aujourd’hui, de fortes fatigues sont prévues sur toute la province de Liège, le Brabant wallon et le sud de Bruxelles.
Ce qui tombe bien, c’est que je ne bosse que quatre heures aujourd’hui. Ce qui tombe moins bien, c’est qu’elle devrait commencer à passer récupérer ses affaires aujourd’hui.
Je ne sais pas à quelle heure elle viendra. Je me concentre sur des détails pour ne pas trop penser à l’ensemble. À toutes ses affaires qui disparaîtront les unes après les autres. Au jour où elle aura tout déménagé et qu’elle ne remettra définitivement plus les pieds chez nous. Enfin, chez moi.
Un grand soleil plein de vigueur n’aurait pas été de trop pour aider à faire passer ça. Mais non. Je regarde le ciel et, y a pas à dire, il fait fatiguant.
Eh ben finalement, j’ai réussi à le programmer, ce générateur de polygones réguliers étoilés.
Après avoir publié l’article d’hier je m’en voulais d’avoir abandonné sans aboutir il y a plusieurs mois. J’ai recommencé à chercher de la documentation et des tutoriels avec d’autres mots-clés et bingo. Un tuto sur les polygones réguliers et quelques heures de tâtonnement plus loin, j’ai pu générer mes étoiles sur p5.
Voyez donc les 12 premiers polygones réguliers étoilés, classés de gauche à droite et de haut en bas suivant un nombre de sommets, puis un intervalle entre les sommets reliés, croissants :
Mais si ça ne vous suffit pas, voilà les 45 premiers, qui forment des étoiles de 5 à 20 branches. Sans cercle autour. Pour pas faire joli.
Comme je le disais, chacune de ces étoiles a été générée sur p5, et voici les quelques lignes de codes qui vous permettent de les produire, n’avez qu’à copier tout ça ici.
let larg = 500; //largeur de l'image
let haut = larg; //hauteur de l'image
let s = 12; //nombre de sommets du polygone
let p = 5; //nombre de pas (intervalles entre sommets reliés)
let r = larg/2.4; //rayon du cercle sur lequel sont les sommets du polygone
let rc = r*2.3; //rayon du cercle extérieur si utilisé
function setup() {
createCanvas(larg, haut);
noLoop();
}
function draw() {
background(0); //couleur du fond (0 à 255)
strokeWeight(2); //épaisseur du trait
stroke(255); //couleur du trait
noFill(); //pas de remplissage du polygone
sPolygone(width/2, height/2, s, p, r, PI/-2); //PI/2); si vous voulez mettre la "tête" de l'étoile en bas.
cercleExt(width/2, height/2); //commentez pour cacher le cercle extérieur
//save('s_p.png'); //dé-commentez pour sauvegarder l'image générée
}
function sPolygone(x, y, s, p, radius, rotation) {
beginShape();
for (let i=0; i<s; i++) {
vertex (x+cos((p*i)*TAU/s+rotation)*radius, y+sin((p*i)*TAU/s+rotation)*radius);
}
endShape(CLOSE);
}
function cercleExt(x, y) {
beginShape();
circle(x, y, rc);
endShape(CLOSE);
}
En passant quelques heures supplémentaires dessus, on peut largement améliorer ce code à tout point de vue. Mais bon, même en l’état, ça vous laisse l’occasion de vous amuser, et le mot n’est pas trop fort, je dis bien vous amuser, à changer les valeurs des variables s et p.
Pour faire court, vous trouvez un polygone régulier étoilé à chaque fois que s et p n’ont pas d’autre facteur commun que 1 ET que p et supérieur ou égal à 2. Par exemple : s = 48 et p = 23 marchent très bien.
Il ne me reste maintenant qu’à trouver comment passer des pixels au vectoriel pour rendre ce générateur vraiment utile. Mais pas toutes les émotions d’un coup. On verra ça plus tard, peut-être.
Dernière fournée d’étoiles. Après, on reviendra à un peu de blabla. J’écoule les stocks. Pas eu grand chose à dire ces derniers jours. Pas eu trop envie non plus.
Ce truc-là, comme les précédents, a été fait pour Numéro 0. À cette période, je photographiais tous les stickers d’Ixelles. Parallèlement, j’essayais de programmer un générateur de polygones réguliers étoilés sur processing. J’ai pas réussi. Celle-ci est dessinée au pifomètre. Je ne baisse pas les bras, mais mon niveau en maths et en programmation ne me laissent pas grand espoir d’y arriver par moi-même.
Et donc, je me disais, faire un sticker ce serait pas mal. Tentons avec une étoile.
Bon. Voilà. C’était un test. J’estime pas ça assez bon pour en imprimer une centaine. Et puisque je n’arrive pas à programmer un générateur qui me permette de les dessiner proprement en quelques clics, c’était la première et dernière tentative de starsticker.
Dommage, je voulais faire une série, présentant tous les modèles de polygones de 5 à… je ne sais pas 12, 13 côtés peut-être plus. Ça en fait un paquet, en comptant que pour 7, 9, 11 et 13, entre autres, côtés, il y a différentes manières de relier les points entre eux qui donnent différentes étoiles. Par exemple il y a quatre façons de dessiner un tel polygone à 11 côtés :
Ces polygones ont chacun onze sommets. Selon qu’on en relie 1 sur 2, 1 sur 3, sur 4 ou sur 5, on obtient ces différentes formes.
Enfin bref, pas question que je me tape ce travail sans avoir des étoiles parfaites et rapides à générer.
En bonus (quel bonus ! vous vous dites), les deux versions sur fond transparent, pour les qui aimeraient se les imprimer.
Alors alors, oui. Hier il y a eu comme un raté. Je devais vous poster le gif jumeau du précédent. J’ai oublié. Complètement oublié. C’est ça d’avoir des horaires et des jours de travail qui changent toutes les semaines. Finit par ne plus s’y retrouver.
Enfin bon, raté pour raté, le second gif, je ne vais pas l’afficher.
Non, il est trop volumineux. J’ai de la peine pour votre connexion et votre forfait data. 50Mo et quelques. Si vous voulez le voir dans toute sa lourdeur inutile :
Chaval écrivait : « j’ai la conviction que les morts sont les gagnants. Certaines morts sont douloureuses et longues mais cela vaut la peine. Je crois au néant, à l’inexistence comme d’autres croient en un dieu. Essayez de vous suicider, si vous avez la malchance de ne pas vous réussir sur le coup, ces cons de vivants mettront tout en œuvre pour vous refoutre en vie et vous forcer à partager leur merde. Je sais que dans la vie certains moments paraissent heureux, c’est une question d’humeur comme le désespoir et ni l’un ni l’autre ne reposent sur rien de solide. Tout cela est d’un provisoire dégueulasse. L’instinct de conservation est une saloperie. On a du mal à imaginer que ceux qui ne sont pas encore au monde ont une existence terrestre. Alors pourquoi ceux qui quittent la vie en auraient-ils une ? Certains vous diront que les nouveaux-nés gueulent parce que l’oxygène brûle leurs poumons. Il me semble plus raisonnable de penser que ces petits cons ont conscience qu’on va les faire chier. Les signes de l’au-delà, etc., sont certainement des conneries imaginées par les vivants qui ni peuvent pas concevoir que la mort est la seule solution, tout le reste ce sont des jeux de cons, j’en suis sûr. Aimer la vie me semble aussi stupide que d’être patriote. Vive la putréfaction, premier degré vers la sagesse, vive la mort. »
Chaval n’était pas un con. Il devait être un tout petit peu de mauvaise humeur quand il a écrit ça, mais je partage globalement sa vision des choses. Aujourd’hui, moi, je suis de bonne humeur. J’ai bossé moins que prévu, le ciel est bleu, le soleil brille, la ville est vide, je suis en repos toute l’après-midi et demain toute la journée, je suis en pleine santé… De bonne humeur, quoi. Heureux diraient celles et ceux qui aiment les grands mots. Je peux donc me parler de la mort, je peux me faire remarquer l’absurdité de la vie. Tout cela n’atteindra guère mon moral. Tout au plus cela m’aidera à savourer ce jour davantage.
Sticker vu à Ixelles
L’une de mes collègues l’est moins, de bonne humeur. Son tonton, dont elle était proche, est décédé des suites d’une longue maladie. Il agonisait depuis des mois. Alors, je ne lui parlerai pas de la mort, et de comment la vie n’a aucune sorte d’importance. Je dis la vie, je parle de sa vie propre. Pas à elle, à on. Allez pas raconter que je pousse au meurtre. Si vous pensez ça, vous m’avez mal lu. La vie dans son ensemble est difficile, absurde, n’y rajoutons pas plus de peine et de chaos. Je ne lui dirai pas, donc, que c’est tant mieux ou tant pis. Je la consolerai comme je peux. J’acquiescerai avec franchise quand elle me dira qu’au moins il ne souffre plus, je lui confirmerai qu’elle a raison quand elle me dira que la vie continue et qu’elle vaut le coup d’être vécu, avec sans doute un brin de perplexité au fond des yeux.
Il y a des jours pour briser les lieux communs, et des jours pour s’en abstenir. Si je peux souvent me plaire à jouer les iconoclastes, c’est dans l’espoir que les gens qui m’écoutent en soient rendus moins englués dans les réflexes de pensée bidons dont on nous bourre le cerveau depuis la naissance. Qu’ils ressentent cet appel frais des chemins encore inexplorés. Que s’évapore ce sentiment d’enfermement mental qui peut s’abattre sur tout un chacun quand le quotidien se fait trop monotone, répétitif, que les idées se répètent et se fixent. Mais il n’est pas dit que cela rende tout le monde, et dans tous les contextes, moins malheureux. Garder ça en tête, et ouvrir ou n’ouvrir pas sa gueule en conséquence, c’est ce qui fait la différence, par exemple, entre un bon humoriste qui tape là où ça fait mal, avec une bienveillance toute dissimulée mais bien là, et ce qu’on appelle aujourd’hui communément un edgelord.
Hein ? D’où je m’autorise à donner des leçons de sagesse ? Mais de quelle leçon parlez-vous ? C’était un mémo pour moi-même. Allez, à demain.
Ah la la, comme je me sens mal. Je travaille avec un incompétent. Mais un vrai attention. Moi qui ai l’habitude de gueuler contre l’utilisation du mot « intelligence » et de ses dérivés, je dois avouer que pour la première fois de ma vie, j’ai là affaire à un con. Con de chez con. Con, con, triple con. Je me dégoûte à utiliser ce mot, non pas car il serait dégradant pour les parties génitales féminines, mais parce que normalement, quand on dit de quelqu’un qu’il est con, on n’a rien dit. Simplement qu’il ne nous plaît pas. Mais là… Con. Tout ce que vous pourriez bien avoir en tête comme lieux communs sur les cons, celui-ci les embrasse. Il en est l’incarnation.
Depuis plus d’un mois qu’il travaille avec nous, et malgré sa formation initiale qui ne s’est jamais arrêtée depuis son arrivée, quand elle dure une semaine pour la plupart des gens, il ne progresse pas d’un pet. Rien à faire, aucune information ne reste gravée plus de 24h dans son cerveau. Une erreur de temps en temps, ça arrive à tout le monde. Pas un jour sans une erreur, cela reste concevable au bout d’un mois sur un nouveau lieu de travail. Mais dans ce cas-ci, c’est pas une tâche qu’il n’arrive à mener à bien, pas une. Jamais. Après lui avoir montré chaque tâche plus d’une dizaine de fois dans le moindre détail, avec le sourire, encourageant, après avoir bien pris soin de lui faire prendre des notes : rien.
Cette personne, embauchée en CDI aux 38h/semaine, au lieu de nous aider à bosser mieux, donne le double de travail à chaque personne dans notre petite équipe de quatre. Et on n’est pas payé pour travailler le double de ce qu’on fait. Vraiment pas.
sticker dans Ixelles
Alors je fais quoi moi ? Avec mes belles idées d’il faut garder tout le monde, avancer même avec les plus lents, ne pas les laisser sur le côté ? Quand mes supérieurs me demandent comment ça se passe, je réponds que ça va ? Même eux ne peuvent plus le supporter, va pas tarder à se faire virer de toute façon, mais je n’ai pas envie de savoir qu’un pauvre gars complètement con va se retrouver au chômage. Que va-t-il devenir ? De ce que j’ai compris il n’a jamais réussi à rester quelque part plus de deux mois.
D’un côté je me dis qu’on devrait lui laisser une année s’il le fallait, d’un autre j’ai quand même passé une demie heure à lui expliquer comment faire un nœud l’autre jour. Un bête nœud. Il n’a toujours pas compris. C’est qu’il a passé les trente ans le jeune homme, et je me demande s’il est de mon ressort de lui apprendre comment faire ses lacets.
Bon, je passe sur son caractère de cochon, son égocentrisme, sa logorrhée, le fait que lui pense être meilleur que tout le monde, sa dureté avec les employés étudiants qui selon lui ne bossent pas bien… Je n’ai travaillé que quatre heures aujourd’hui, mais en sa présence, j’ai la sensation d’y avoir passé la semaine.
Alors que faire ? Rien. Je vais continuer à serrer les dents jusqu’à ce que même le grand patron ne puisse plus le voir en story. Attendre qu’il se fasse virer sans que j’y sois pour rien. Comme un lâche que je suis. Enfin, heureusement qu’il était là, ce con, parce que je ne savais vraiment pas quoi vous raconter aujourd’hui.
Je vous ai déjà parlé ici du logiciel de musique Vocaloid, un synthétiseur permettant de créer des lignes de chant, musique et paroles. C’est un logiciel de Yamaha, principalement utilisé par des musiciens japonais.
Malheureusement, en cherchant sur internet, on trouve plus de cercles de fans des personnages associés aux banques de sons du logiciel que de bonne musique. La plupart des morceaux trouvables sur le web sont soit complétement amateurs et manquent de finition, soit répondent entièrement aux codes de la j-pop commerciale, que j’ai particulièrement beaucoup de mal à apprécier dans son ensemble.
Mais, il existe quelques artistes qui se concentrent vraiment sur l’aspect musical de leur production, s’inscrivent dans le courant pop sans s’y dissoudre totalement, et viennent se frotter à cette vocaloidmania par le truchement de sons recherchés, à la limite de l’attendu et de l’expérimental, sans essayer de vous vendre des figurines, des posters ou des coussins à l’effigie d’un personnage d’animation.
C’est pour moi le cas de l’artiste Hiiragi Kirai (柊キライ), pour lequel je serais bien incapable d’écrire une biographie, même courte.
(si vous ne connaissiez pas déjà, appréciez l’intégration des commentaires directement sur la vidéo caractéristique de la plateforme niconico)
Tout en étant bien sûr influencé par la musique pop de son pays, le Japon, Hiiragi Kirai fait de bons mélanges étranges. Les paramètres des banques de son (les voix donc) sont chez lui poussées à leurs extrêmes et déformées, coupées, scratchées de diverses manières, ce qui confère un côté étrange, hors de ce monde, inquiétant, à ses musiques. On peut sentir des influences electro, rock, pop, jazz, afro-cubaines et baroques dans l’ensemble des morceaux de l’artiste. Cela peut parfois rappeler les mélanges electro-rock-jazz manouche tant à la mode par chez nous au début des années 2000.
Mais chez Hiiragi Kirai, il y également une volonté d’intégrer des dissonances, des instruments (dont la voix) qui sonnent faux, ou à peine justes et qui rendent le tout moins facilement intégrable à l’idée qu’on se fait d’un morceau mainstream. Ces dissonances voulues soulignent les thèmes sombres que l’on retrouve dans les paroles, et les voix qui déraillent complimentent très bien les émotions instables et hors de contrôle des personnages.
(dans cette chanson, par le choix de sons, la composition et l’esthétique de la vidéo l’accompagnant, on reconnait un hommage aux musiques de Yasushi Ishii, compositeur de la bande son d’Hellsing, entre autres)
Évidemment, un artiste naissant se cherche. Je ne tombe pas en admiration devant tout ce que produit Hiiragi Kirai. Ses premières musiques ne sont pas de mon goût, l’album sorti même après le premier succès (tout relatif, 1 750 000 de vues sur la plateforme niconico en deux ans) d’un de ces morceaux, ne m’a pas franchement emballé. Mais voilà, reste que de temps en temps, je vais voir ce qu’il fait et tombe sur un petit objet musical curieux pas dénué d’intérêt ni de charme.
On commence à sentir qu’il a trouvé le bon filon, la formule qui va bien. Mais est-ce un mal ? Pour l’instant, alors que je vois très bien quels éléments il me ressort à tous les morceaux, il reste assez de variations dans tout le reste pour me procurer assez de plaisir à l’écoute. Hiiragi Kirai est tout de même bien balaise niveau rupture de rythmes et sens de la mélodie.
Au cours de cet article, je vous ai partagé les trois dernières musiques sorties par Hiiragi Kirai, de la plus récente à la plus ancienne, il était donc naturel que je vous quitte sur la chanson qui a attiré mon oreille au tout début, celle qui l’a fait connaitre (tout relativement, comme je disais, il reste un compositeur tout à fait underground à ce jour), sortie en août 2019 :
Je ne sais toujours pas si j’aime ou pas cette musique. Ce que je sais, c’est que parfois, je ne peux pas m’empêcher de l’écouter une dizaine de fois d’affilée. Il y a à la fois quelque chose qui m’attire et autre chose qui me repousse dans ce morceau, et plus généralement dans ses morceaux. Et je trouve ça fort. J’aime ne pas savoir si j’aime. J’aime ne pas savoir quoi faire de cette musique. J’aime qu’elle m’attrape par des détails, et me rende accro car je n’ai pas tout à fait eu ce que j’attendais en l’écoutant et qu’il reste donc un manque à combler.
Dans tous les cas, je garde un œil sur cet artiste.
C’est décidé. Mon amie n’est plus mon amie. Elle reste une amie, mais plus la mienne. Faites pas semblant de pas comprendre.
Nous avons fait au mieux. Nous nous quittons en bons termes, sans rancœur, sans grosse dispute. Les sentiments sont toujours là, mais nous n’envisageons pas le futur de la même manière. « Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction » écrivait Patate de Saint-Exupéry, qui lui aurait plutôt dû regarder où il mettait les ailes au lieu de donner des leçons aux autres. Mon amie… ah… ben non… Elle ? Elle. Elle, serait plutôt d’accord avec cette phrase, moi je pense que c’est le contraire. Alors, avant que notre relation ne se dégrade, puisqu’en fin de compte nous semblons incompatibles sur bien des points, nous avons décidé d’arrêter après ces quelques belles années.
On a passé des moments durs ensemble, car nous nous sommes rencontrés à une période difficile de sa vie, et pas bien belle de la mienne. Nous n’avons jamais eu beaucoup de moyens ni de grands espaces. Pour autant je n’avais jamais été aussi heureux. Chaque jour à me réveiller à côté d’elle, chaque soir à me coucher en sachant qu’elle était là, m’apportait un réconfort sans comparaison. Sur les trois années que nous avons passées ensemble, si l’on additionne tous les jours, on doit bien pouvoir en compter deux complètes entièrement remplies de rires et de tendresse. On a beaucoup ri. Beaucoup, beaucoup.
Évidemment, quand je repense aux jours heureux qu’on a vécus ensemble, j’ai envie de pleurer. Il ne faut pas. Quand on est dans le trou, on ne s’assoit pas au fond en attendant de se noyer dans ses propres larmes. Il faut en sortir. Penser à l’avenir. Je n’aime pas ça, mais il faut bien. Son avenir est sans moi, tant mieux pour elle. Mon avenir est sans elle, tant pis pour moi.
J’ai mauvaise mémoire. J’ai très peur d’oublier à quel point j’ai été heureux avec elle, son sourire, ses yeux amoureux, ses petites habitudes. Mais je ne peux pas encore me repasser les souvenirs. Ce serait trop dur. Je me les garde pour mon grand âge, si je l’atteins. Elle a bonne mémoire, elle se souviendra de tous les petits détails. Je suis un peu jaloux. Mais ce sera sans doute plus difficile pour elle.
J’aurais aimé écrire un plus joli texte, mais comme pour les souvenirs, ce n’est pas le moment de se tourner les sentiments dans tous les sens pour voir où ça fait le plus mal. Alors j’abrège, j’en parle sans y réfléchir trop en profondeur.
Voilà. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise de plus. C’est la dernière fois que j’écrivais mon amie sur ce blog. Ça me fait quelque chose.
Aujourd’hui, je vous explique comment faire des tapisseries de pixels. Des tapixeries. Je me doute bien que vous n’en ferez jamais, mais bon, c’est là. Si besoin, servez-vous.
Je me ressers de motifs créés pour les besoins de la petite énigme partagée hier, cela dit il n’y a aucun lien avec l’énigme en elle-même. Ne cherchez donc pas la réponse ici.
Je me rends également compte que le blog affiche mal les images avec très peu de pixels et ajoute une sorte de flou dégueulasse par dessus, c’est pourquoi je vous invite à cliquer sur ces dernières pour les voir dans leur taille originale.
Allons-y donc pour le tuto tapixeries.
Sur un canevas carré, dessinez un petit motif.
Sur une grille de 2×2 carrés, placez votre petit motif en respectant une certaine symétrie, pour en faire un plus grand motif.
Faites varier cette symétrie pour obtenir d’autres grands motifs à partir du même petit motif de base.
Créez d’autres petits motifs.
Recommencez les étapes précédentes.
Ensuite, faites en des tapisseries de pixels, en plaçant vos motifs aléatoirement les uns à côté des autres.
Voilà, vous avez gaspillé de nombreuses heures de votre précieuse existence à réaliser quelque chose d’absolument inutile et de même pas vraiment beau. Tant pis pour vous.