Vous allez vous demander (si, si, vous allez voir) ce que je peux bien foutre à me taper La vie du Pape Benoît XIV. Prosper Lambertini par Louis-Antoine Caracciola dans son édition de 1783. Ah, vous voyez que vous vous le demandez. Eh ben je cherche un truc. Un truc, pour le travail dans lequel je me suis lancé et que j’évoquais hier. Un truc qui n’a aucun rapport avec le Pape ou la religion, d’ailleurs. Bon rassurez-vous quand même, je ne me « tape pas » le bouquin en entier, y a quand même bien mieux d’un point de vue historique. Non, comme souvent, je sais d’avance ce que j’y cherche, sauf que là je n’ai pas la référence exacte alors je fais défiler très rapidement les pages.
Et donc en ne trouvant pas les quelques mots que j’attends au bout de 174 pages, voilà que je tombe sur la vision papale du jeûne :
« Le Père Concina , Dominicain , dont la plume véhémente ne ceſſa de s’exercer contre la morale relâchée, crut devoir attaquer le jeûne , tel qu’on l’obſerve en Italie. Il prétendit qu’une taſſe de chocolat (quoiqu’à l’eau) priſe le matin à la manière des Romains , étoit abſolument incompatible avec l’auſtérité du Carême. Son ouvrage fit grand bruit ; & le Pape ſe contenta de répondre verbalement , “il a raiſon ; mais ce qu’on pourroit dire pour nous excuſer , c’eſt que dans tous les jeûnes d’égliſe , nous n’uſons ni d’œufs ni de laitage ; que notre collation n’eſt ordinairement qu’un ſimple breuvage , que nous mangeons ſi peu dans toute l’année , que nous faiſons toujours carême. ( On connoît la ſobriété des Italiens. )” »
Voilà. Avis à tous le jeûneurs et jeûneuses dynamiques, carêmiers comme ramadantistes.
Si vous êtes un peu maso ou que vous aimez beaucoup les papes, le texte peut-être lu en ligne ici. Si vous arrivez à savoir ce que j’y cherche, laissez-moi un commentaire, vous avez gagné.
Aujourd’hui, je suis allé faire faire ma nouvelle carte d’identité. Nouvelle photo d’identité, toujours la même gueule d’assassin. J’en avais une bien mais elle était trop vieille. C’est toujours pareil, sur ces photos, à force d’essayer de ne pas sourire, on finit par faire carrément la gueule. C’est pas comme si les IA d’aujourd’hui allaient pas te reconnaître parce que tu souris. C’est peut-être simplement pour que quand les flic t’arrêtent ce soit raccord avec la gueule que tu tires sur le moment. J’en sais rien, y a des pays où t’as le droit d’avoir l’air sympathique sur tes papiers, mais pas en France. Parlez-moi toujours d’entretenir un rapport sympathique avec l’administration quand ça commence par là.
Bon, mais ce qui m’a le plus scotché (on dit encore « ça m’a scotché » ?), c’est qu’on n’accepte pas les attestations de la CAF comme justificatifs de domicile. Sans déconner. On préfère vous demander une facture d’abonnement de téléphone mobile, version à télécharger en ligne, que vous pouvez changer en deux clics sans qu’on vous demande aucune preuve, qu’une attestation de l’organisme le plus casse-bonbons (je dis bonbons pour pas dire couilles) qui soit en matière de vérification. Il y a à peine un mois, janvier 2019 donc, je recevais par exemple de leur part un message disant qu’ils n’arrivaient pas à joindre mon propriétaire pour obtenir une quittance de loyer de juillet 2018. Après avoir passé trois mois à leur envoyer touts les baux et les attestations imaginables. Mais ça, non, on n’en veut pas de leur attestation à eux. Par contre, une facture qui ne prouve rien, ça oui. Donc quand on habite depuis peu dans un studio (pas encore d’avis d’imposition à cette adresse) loué meublé et toutes charges comprises, sans internet, on est un peu embêté. Si votre proprio est comme le mien et ne vous fait pas de quittances de loyer, on est encore un peu plus dans l’embarras. Si votre assurance habitation est contractée par votre amie et que votre nom de figure pas dessus, là ça commence à devenir vraiment dur. Votre seul espoir, c’est que la personne avec laquelle vous vivez vous fasse une attestation sur l’honneur comme quoi elle vous héberge depuis plus de trois mois, en gros qu’elle vous héberge chez vous. Vous parlez d’un justificatif de domicile. Petit article-mémo si vous ne vous rappelez plus des documents valables comme justificatifs de domicile.
Sinon, j’ai profité de ce bref passage à la mairie du 2e arrondissement de Lyon (on n’est pas obligé d’aller à la mairie de l’arrondissement dans lequel on réside pour faire faire ses papiers), pour fureter autour de la basilique Saint-Martin D’Ainay. Une basilique, c’est une église ou une cathédrale qui plaît au pape. Le pape se pointe, mate votre édifice et dit : « elle passe bien celle-là ». Et paf, voilà que votre église devient basilique. Attention cela dit, faut quand même pas vous la péter de trop, elle n’est devenue qu’une basilique mineure. Si vous vouliez une basilique majeure, c’est à Rome qu’il fallait la bâtir, et puis de toute façon c’est trop tard, elles sont au nombre de quatre et le petit Jésus a décidé que ça suffisait comme ça. À Lyon, il y en a deux, ce qui veut dire que le pape vient souvent, mais pas autant qu’à Marseille, où il y en a quatre. Les Lyonniais·es sont jaloux·ses. Ils et elles aiment bien le pape par ici, ils et elles voudraient que le pape les aime un peu plus en retour. Moi le pape je m’en fous, je l’ai jamais rencontré.
Alors, qu’est-ce qu’elle a de spécial cette basilique Saint-Martin d’Ainay ? Elle a été construite au XIIe siècle, ce qui est vieux, et dans un style roman, c’est qui est sobre. Et je n’en sais pas plus. Vous avez cru que vous étiez sur un blog tourisme et patrimoine ? Je vous ai dit que j’avais juste tourné autour, z’avez vous y rendre si ça vous intéresse.
J’ai quand même pris deux reliefs en photo. Un où l’on peut voir que le peuple, en danger de mort, trime salement et que le clergé s’en fout :
L’autre ou l’on comprend franchement pas ce qui se passe, à part que deux types soulèvent une teub tellement lourde que chacun doit la tenir par une couille pendant que d’autres font la fête à l’étage.