Les yeux me piquent un peu, j’ai le bras gauche bloqué, mais je ne me suis cogné sur rien et n’ai donc pas commencé à me décomposer sur le parquet dans le plus grand secret des voisins. Relisez les deux billets précédents si vous ne comprenez rien.
En allant me faire piquer, j’ai pu constater une fois de plus que les anti-vaccins avaient pris les stickers comme armes de communication massive.
Mon ami Feldo m’a dit qu’à Montpellier, c’était aussi le cas. Mais à Montpellier, les gars sont nuls en communication, aucune chance que ça ne marque les esprits.
Je ne suis pas un anti-anti-vaccin. Enfin, dans une certaine mesure, si. Mais, j’essaie de ne pas mettre tout le monde dans le même panier, je fais un effort pour comprendre d’où vient ce rejet. Certains raisonnements ne sont pas tout à fait à jeter. Il serait idiot d’avoir une confiance aveugle en la médecine, science ayant connu plusieurs révolutions, appelée à revoir encore sa copie au cours des siècles à venir, et sans doute à jamais. Comme, tout en comprenant l’importance de la vaccination à grande échelle, on peut partager une certaine inquiétude vis à vis des gouvernements qui s’entrainent à rendre obligatoire ou interdire un certain nombre de choses sur des périodes très courtes et sans demander leur avis à personne. Ou encore, on peut tout à fait raisonnablement se méfier des conséquences possibles de la cupidité des grandes entreprises pharmaceutiques sans se mettre à croire en un complot mondial.
Anti-vaccin ou pas, s’il y a un comportement humain qui me laissera toujours songeur, c’est celui qu’adoptent certains une fois placés dans une file d’attente. Personnes charmantes hors file, vrais cons prêts à tous les subterfuges pour gratter trois places une fois dedans. Il se trouve qu’hier, au centre de vaccination, la file était longue, zigzaguait le long d’un escalier et se prolongeait de plusieurs mètres sur le trottoir. Ça faisait long à redescendre pour ceux qui pensaient gruger le personnel à l’entrée. Tant pis pour leur gueule.
À l’entrée du centre, des dessins d’enfants nous attendaient.
Enfin, on est passé à la piqure. C’était le même médecin/infirmier/piqueur professionnel qui m’avait administré la première dose, j’étais donc en confiance. Trente secondes plus tard, j’écrivais à mes amis : « Putain il ma défoncé l’épaule ce con. C’était le même mec qu’à la première dose, il m’avait fait ça sans que je sente rien. Il a cru que ça y était, qu’il m’avait sous son charme, plus d’effort à faire… Si j’avais couché avec il aurait pété au lit après l’amour. »
C’est la morale de mon histoire. Quand on a des attentes, on est toujours déçu. La piqure m’a fait mal alors que je m’attendais à ne rien sentir. A contrario, je me porte bien mieux qu’après la première dose, alors que j’avais bon espoir de faire sauter un jour de travail pour cause de fièvre. Qu’est-ce que vous dites ? Rien dans l’article ne mène à cette morale à part le paragraphe précédent ? Je vois. La morale de cette histoire, c’est que quand on a des lecteurs comme vous, on se demande si on ne ferait pas mieux de se mettre à Instagram.
À demain peut-être.